21.07.2016 - Namibie: L’Allemagne veut s’excuser des massacres des Héréros

C’est ici, en Namibie, dès 1904, que l’Allemagne a expérimenté son parcours génocidaire, qui allait se poursuivre lors de la deuxième guerre mondiale. D’abord  le peuple noir de Namibie, avant d’enchaîner avec les juifs, les noirs encore, les communistes, les homosexuels, pour ne citer que ceux-ci, que le IIIe Reich enferma dans les camps. Aujourd’hui, les autorités travaillent sur une déclaration commune concernant les violences perpétrées dès 1904 contre le peuple Héréro.

L’Allemagne prévoit de présenter des excuses officielles pour l’élimination systématique des indigènes en Namibie issus des peuples Héréro et Nama par les troupes impériales allemandes il y a un siècle, a indiqué mercredi le ministère des Affaires étrangères. Les autorités allemandes parlent désormais de «génocide» à propos de ces massacres.

«Nous avons pour objectif de parvenir à une déclaration gouvernementale commune (avec les autorités de Namibie) qui contiendrait une formulation commune sur les événements qui se sont produits et une excuse allemande qui serait acceptée par la Namibie et pourrait former la base d’une résolution des parlements» des deux pays, a indiqué à la presse une porte-parole du ministère, Sawsan Chebli.

«Les deux parties espèrent que ces discussions seront achevées cette année», a-t-elle ajouté, tout en soulignant que de telles excuses officielles n’impliquaient pas à ce stade d’indemnisation.

Les autorités allemandes parlent désormais de «génocide» à propos des massacres. Le terme avait été employé l’an dernier par le président de la chambre des députés, Norbert Lammert, et il a été répété mercredi par le gouvernement.

Dizaines de milliers de victimes

Selon le président du Bundestag, l’Allemagne impériale a conduit en Namibie, à l’époque Afrique allemande du Sud-Ouest (1884-1915), une «guerre raciale» pour réprimer un soulèvement Héréro. Il a parlé de «dizaines de milliers de victimes Héréro et Nama, non seulement dans les combats mais aussi à cause de maladies et de mises à mort ciblées liées à la privation d’eau et de nourriture» et affirmé que d’autres «sont morts dans des camps de concentration ou du travail forcé».

Privés de leurs terres, de leur bétail et de tout moyen de subsistance en raison de la pression croissante des colons allemands et pressurés par l’administration coloniale, les Héréro s’étaient révoltés le 12 janvier 1904, massacrant 123 civils allemands.

Fuite à travers le Kalahari

La guerre a culminé avec la bataille de Waterberg qui eut lieu en août 1904 à environ 200 kilomètres de la capitale Windhoek. Les Héréro décidèrent de fuir vers l’est avec femmes et enfants pour gagner le Botswana voisin, poursuivis par les troupes allemandes à travers les étendues désertiques de l’actuel Kalahari, où seuls 15’000 survécurent sur 80’000.

En octobre 1904, le commandant militaire de la colonie, le général Lothar von Trotha, décidait d’exterminer les Héréro, décrétant que «dans les frontières (coloniales) allemandes, tout Héréro avec ou sans arme, avec ou sans bétail, devait être abattu».

Depuis 2011, l’Allemagne a restitué à la Namibie plusieurs dizaines de crânes de guerriers Héréro. Ceux-ci avaient été ramenés à Berlin pour des expériences censées prouver la supériorité des Blancs sur les Noirs.

Source : mamafrika.tv

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