20.07.2016 - "L'EI, nous l'avons fabriqué, mais on n'attendait pas la riposte sur notre sol"

Quatre jours après l'attentat de Nice, Gabriel Galice, président de l'Institut de recherches pour la paix de Genève, est revenu pour la RTS sur les leçons à tirer d'un tel drame pour les gouvernements occidentaux.

"En s'ingérant en Syrie, en Irak ou en Libye, les gouvernements occidentaux pensaient qu'il y aurait des dommages sur place, inévitables, mais on ne s'attendait pas à ce que la riposte soit sur notre sol", a expliqué lundi Gabriel Galice, président du GIPRI, l'Institut international de recherches pour la paix à Genève, analysant les leçons à retenir de l'attentat de Nice.

Le groupe État islamique, "nous l'avons fabriqué. Le noyau du groupe, ce sont des officiers et sous-officiers de l'armée de Saddam Hussein qu'on a détruit", a poursuivi le politologue invité lundi dans le Journal du matin.

La responsabilité que s'est donnée l'Occident de protéger les populations contre leur gouvernement ne lui permettait pas de faire la guerre et de renverser des régimes, a-t-il dit. "On mélange tout et on oublie trop souvent le droit international, qui devrait être le premier garde-fou".

Le noyau de l'EI, ce sont des officiers de l'armée de Saddam Hussein que l'on a détruit.

Gabriel Galice

Les États-Unis voulaient aller en Syrie

"L'intervention en Syrie pour protéger le peuple, ce n'était que de la rhétorique. On dit que le régime syrien a réprimandé avec violence un début de printemps arabe dans le pays et que c'est comme ça que tout a commencé.

Mais il y a des câbles diplomatiques datant de 5 ans avant les printemps arabes qui montrent clairement la volonté des États-Unis d'intervenir en Syrie et au Moyen-Orient", a révélé Gabriel Galice.

On est dans un mode de guérilla, avec un adversaire imaginatif, décentralisé, les règles de combat classique ne s'appliquent pas.

Gabriel Galice

L'état d'urgence inefficace

Revenant plus précisément sur l'attentat de Nice, le président du GIPRI a émis plusieurs inquiétudes, notamment face à l'état d'urgence.

"L'état d'urgence n'était pas levé mais il s'est révélé inefficace. L'adversaire est imaginatif, décentralisé, on est dans un mode de guérilla où on ne combat pas avec les méthodes classiques", a-t-il relevé, expliquant que l'état d'urgence pouvait toutefois se révéler utile dans certains cas mais que l’État français s'était discrédité en l'utilisant à mauvais escient.

Conséquence plus grave aujourd'hui à son avis: Laurent Fabius et François Hollande se sont vantés d'armer Al-Nosra, qui n'est rien d'autre qu'une branche d'Al-Qaïda, pour contrer l’État islamique, mais "le processus est dangereux". Les gouvernements n'ont rien appris de leurs erreurs.

 

Source : RTS

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