19.07.2016 - Attentat à Nice, un rescapé russe témoigne : deux terroristes, pas un !

Baï Parchoev aurait dû rentrer chez lui le 15 juillet. Mais avant de prendre son vol pour Moscou, il a décidé de se promener un peu sur la Promenade des Anglais à Nice et a croisé la trajectoire du camion fatal un peu avant d’arriver sur le front de mer. Il revient, pour le quotidien Izvestia, sur les événements et son sauvetage miraculeux.

« Je me sens bien, même si les médecins m’ont interdit de voyager pendant encore quatre ou cinq jours. J’ai subi un traumatisme crânien, confie Baï Parchoev, 28 ans. J’étais à Nice depuis un mois et demi, alors que j’étais censé n’y passer que trois jours. Ça s’est fait comme ça. J’avais d’abord atterri à Milan, pour la finale de la Ligue des champions. Mais ensuite, avec des amis, on a décidé d’aller passer quelques jours à la mer. Puis l’Euro a commencé, et nous avons décidé de rester. Je devais retourner à Moscou jeudi dernier, précisément. »

Baï explique que jeudi soir, après dîner, il a proposé à son ami Arthur, avec qui il était venu à Nice, de faire un petit tour en ville avant le départ.

« Je savais que les Français fêtaient le 14 juillet. J’ai proposé à Arthur d’aller se promener, mais il n’a pas voulu. Il m’a dit : ”Il pleut”. J’ai répondu : ”Mais ce n’est pas le tonnerre qu’on entend, c’est le feu d’artifice. Viens !”. Finalement, il n’a pas voulu sortir, je suis donc parti seul. Je suis arrivé sur le front de mer, et 40 secondes plus tard, le camion est arrivé sur la promenade. Il roulait très vite », se remémore-t-il.

Baï se souvient qu’il y avait énormément de monde – quasiment toute la ville était de sortie.

« Heureusement, les terroristes sont arrivés un peu en retard – les gens avaient commencé à se disperser. À propos, je ne comprends pas pourquoi on ne parle que d’un terroriste ? Ils étaient deux ! Un qui conduisait, et un autre sur le siège passager, c’est lui qui a tiré », assure l’homme.

Parchoev a eu une chance étonnante – il a échappé à la mort par miracle, alors que le véhicule se dirigeait pratiquement droit sur lui.

« Le camion roulait derrière moi, il a surgi dans mon dos à une vitesse dingue. Je ne le voyais pas. Ce qui m’a sauvé, c’est que le camion a percuté un homme qui m’est tombé dessus et j’ai été poussé hors de la trajectoire du camion. Je suis tombé sur la piste cyclable, et le camion a roulé le long de ma jambe, mais en effleurant seulement la peau. Quand l’homme m’est tombé dessus, j’ai été projeté et ma tête a frappé violemment le sol. Mais c’est vraiment ce qui m’a sauvé. Lui, il semblait déjà mort. Je ne comprenais pas, raconte le témoin. C’était une sorte de hachis de gens. On voyait partout des restes humains. Des gens morts partout… J’ai vu au moins 15 jambes arrachées. Il y avait énormément d’enfants. Énormément… Les gens étaient venus voir le feu d’artifice en famille. Il y a eu un mouvement de panique terrible – tout le monde hurlait, s’enfuyait. J’étais pratiquement au tout début de la trajectoire du camion. »

Baï explique qu’il n’y avait quasiment nulle part où fuir.

« Vous avez le trottoir, et tous les 50 ou 100 mètres environ – des marches, qui descendent à la mer. Il y a une rambarde puis un petit mur, et en bas, la plage. On ne pouvait fuir que sur la route », décrit-il.

 

Lire la suite sur Le Courrier de Russie

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir