Note du Bonnet : faut-il y voir la marque de l'empire américain après la récente volte-face d'Erdogan sur le dossier du Su24 abattu dans l'espace aérien syrien ? Ou bien une stratégie mise en place par le président turc pour consolider son pouvoir ?
Pendant plusieurs heures, il semblait que la tentative de coup d’État en Turquie allait réussir. Mais avec une mobilisation de la population et de la police, le gouvernement d’Erdogan a finalement réussi à reprendre le contrôle de la situation dans la nuit de vendredi à samedi. Alors que des affrontements continuaient dans la nuit, le président turc a promis « une purge » chez les militaires.
- Qui est derrière la tentative de coup d’État ?
Ce n’est pas très clair. Une centaine d’officiers, principalement de la gendarmerie et de l’armée de l’air, ont été arrêtés. L’agence de presse turque Anadolu a notamment nommé le colonel Yurdakul Akkus, qui s’est rendu. Erdogan, lui, accuse son ennemi Fethullah Gülen, exilé aux Etats-Unis, qui pousse depuis longtemps pour des réformes démocratiques en Turquie. Mais ce dernier a formellement démenti, condamnant l’action des putschistes.
- Quel est le bilan ?
Les affrontements ont fait au moins 60 morts à Ankara, principalement des civils et des policiers, selon, le parquet. Selon des témoins, il y a eu des tirs d’hélicoptère et des tanks ont écrasé des civils. Au moins deux fortes explosions ont secoué le Parlement et le QG de la police. Un général putschiste a été tué, selon le Premier ministre. Par ailleurs, un total de 754 militaires ont été arrêtés.
- Le film de la nuit (heure de Paris)
21h30 : Les deux ponts d’Istanbul sur le Bosphore, qui séparent l’Europe et l’Asie, sont bloqués par des militaires putschistes, qui déploient des tanks à l’aéroport Atatürk.
22h00 : Le Premier ministre turc Binali Yildirim parle d’une « tentative illégale » de prise du pouvoir.
22h30 : Un communiqué de l’armée turque revendique un coup d’État. Les putschistes prennent le contrôle de la télévision publique TRT et affirment qu’ils veulent restaurer « l’ordre constitutionnel, les droits de l’homme et les libertés. » Le chef de l’état-major de l’armée est retenu prisonnier, et le numéro 2 dénonce le coup d’État.
23h30 : Tayyip Erdogan s’adresse à la nation en utilisant Facetime, relayé par l’iPhone d’une journaliste. Il appelle la population à « descendre dans la rue pour résister ».
23h50 : Un hélicoptère putschiste tire sur des civils et plusieurs exposions retentissent à Ankara près du Parlement et du quartier général de la police.
1h00 : Une foule massive se déploie à Istanbul et se couche ou monte sur des tanks putschistes, avec le soutien de la police.
1h40 : Obama appelle à soutenir le gouvernement « démocratiquement élu ». L’Allemagne et la Grèce suivent.
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