12.07.2016 - Blocage autochtone en vue à Anticosti

Les Innus demanderont une injonction pour empêcher l’exploration pétrolière. Et ils songent à occuper l’île pour bloquer tout projet.

Les représentants de la communauté innue de Mingan s’apprêtent à déposer une demande d’injonction pour invalider l’autorisation de réaliser trois forages avec fracturation à Anticosti, accordée par le gouvernement du Québec à Hydrocarbures Anticosti, le 15 juin dernier. Si l’injonction n’est pas accordée, les membres de la communauté innue ont l’intention d’aller carrément occuper l’île d’Anticosti pour empêcher les forages.

C’est ce qu’a dit lundi au Devoir le chef de la communauté innue de Mingan, Jean-Charles Piétacho, alors qu’il se rendait à Niagara pour assister à un rassemblement de l’Assemblée des Premières Nations du Canada (APN). M. Piétacho comptait également présenter une résolution à l’APN pour aller chercher le soutien d’autres membres des Premières Nations du Canada contre la prospection et l’exploitation du pétrole à Anticosti.

Idéalement, cette injonction devrait être déposée avant le 15 juillet, soit 30 jours après l'émission des autorisations, explique Me David Shulze, l’avocat de la communauté innue dans ce dossier. Cependant, ce délai pourrait être assoupli du fait que plusieurs informations sont manquantes au dossier, entre autres des données en hydrologie. « On a demandé à consulter les autres documents, mais ils nous ont été refusés. On nous a renvoyés à la loi d’accès à l’information », poursuit Me Schulze. « L’obtention de ces documents nous permettrait d’obtenir l’avis d’autres experts sur le sujet. »

Selon plusieurs sources, les autochtones fréquentent l’île d’Anticosti depuis des millénaires, même s’ils n’y habitent plus aujourd’hui. Les Innus nommaient autrefois l’île d’Anticosti Nâtâkwan, « lieu où l’on chasse l’ours », écrit Alexandre L. Gaudreau dans son livre Lumière sur Anticosti. On ne trouve plus d’ours sur Anticosti aujourd’hui.

Appui du préfet

Les Innus de Mingan ne sont pas seuls dans cette démarche. Luc Noël, le préfet de la MRC de la Minganie, qui couvre le territoire d’Anticosti, est également devenu opposé au projet après s’être buté à des portes fermées quant à l’accès à l’information.

« Au début, on avait une approche très objective, dit M. Noël. Mais le ministère a commencé à nous tasser et Pétrolia ne voulait pas nous donner l’information. » Pétrolia, qui met en oeuvre le projet d’Hydrocarbures Anticosti, a bien tenu des séances d’information à Port-Menier, mais n’a pas rencontré la MRC. Et M. Noël précise que la MRC a une politique sur les projets touchant les ressources naturelles. Si un projet touche n’importe laquelle des huit municipalités, la MRC doit être consultée. Quant à John Pineault, le maire de Port-Menier élu au printemps dernier, il s’oppose également au projet.

 

Lire la suite sur Le Devoir

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir