Selon le 'Wall Street Journal', le gestionnaire de fonds américain, qui avait fait sa fortune en spéculant contre la livre sterling en 1992, aurait fait des paris sur le Brexit et sans doute gagné gros une nouvelle fois...

George Soros avait accédé à la célébrité mondiale en 1992 en pariant contre la livre sterling, lui valant la réputation d'avoir fait "sauter la Banque d'Angleterre"... En proie à la spéculation, la devise britannique avait alors été forcée de sortir du système monétaire européen. En vendant le sterling à découvert, George Soros avait encaissé une plus-value estimée à environ 1,1 milliard de dollars !

A l'approche du référendum sur le Brexit, le milliardaire de 85 ans aurait pris des positions pour se protéger et profiter d'un tel événement, selon des informations de marché publiées par la presse américaine...

Dès le 6 juin, le 'Wall Street Journal' écrivait que le fonds Soros Fund Management, qui gère la fortune familiale estimée à 30 milliards de dollars, avait acquis récemment des actifs liés à l'or et fait des paris baissiers sur les marches boursiers, dans l'optique d'une victoire du Brexit.

Mines d'or et paris sur une baisse des actions

Des documents fournis aux autorités boursières montrent que le fonds a notamment acquis au premier trimestre 19 millions d'actions du canadien Barrick Gold, premier producteur mondial d'or. II a aussi acquis un million de titres d'un gros producteur d'argent, Silver Wheaton, une participation qui a été renforcée au 2ème trimestre. Le fonds aurait aussi acquis des produits dérivés pour parier sur une baisse des marchés d'actions américains.

On ignore en revanche si George Soros a spéculé directement contre la livre sterling, comme en 1992. La livre a plongé de 8% ce vendredi face au dollar, à 1,3668$ en soirée, et a même touché un plus bas de 1,3229$ en séance, au plus bas depuis 30 ans !

Vendredi, à l'annonce de la victoire du Brexit, l'once d'or a en revanche bondi de plus de 4%, remontant à son plus haut niveau depuis deux ans. Depuis le début de l'année, la "relique barbare" a gagné 24%, pour atteindre 1.320,20$ l'once (contrat à terme d'août sur le Comex) vendredi soir. Le cours de l'argent a flambé de 29% depuis le 1er janvier pour s'établir à 17,765$ l'once pour le contrat à terme de septembre sur le Comex. A la Bourse de Toronto, le titre de Barrick Gold a été multiplié par 2,5 depuis le début de l'année, tandis que celui de Silver Wheaton a bondi de 60% sur la place canadienne.

"La désintégration de l'Union européenne deviendrait presque inévitable"

Dans ses dernières interviews, l'investisseur avait identifié le Brexit comme un des plus gros risques pour les marchés financiers. Dans un entretien accordé le 21 juin au 'Guardian', il a estimé qu'en cas de victoire du Brexit, la livre sterling pourrait plonger de plus de 20%.

"La valeur de la livre diminuerait précipitamment. Cela aurait également un impact immédiat et spectaculaire sur les marchés financiers, l'investissement, les prix et l'emploi" avait-il notamment mis en garde... Le 9 juin dernier, il avait aussi jugé que si le Royaume-Uni quittait l'UE, "cela pourrait entraîner un exode général, et la désintégration de l'Union européenne deviendrait alors presque inévitable"...

Source : Boursier.com