27.06.2016 - « Peuple arménien et peuple turc doivent se réconcilier ! »

Au cours de la prière œcuménique pour la paix, le Saint-Père a appelé les nouvelles générations à "ne pas se laisser absorber par la force trompeuse de la vengeance".

« S’engager à poser les bases d’un avenir qui ne se laisse pas absorber par la force trompeuse de la vengeance. » Paroles prononcées place de la République, haut-lieu symbolique de la transformation radicale d’Erevan cité régionale en Erevan la grande métropole. Dans les années 1940 et jusqu’en 1992, on l’appelait la place Lénine, du nom de l’immense statue du leader soviétique qui s’y trouvait, avant qu’elle ne soit démolie à la fin de l’ère soviétique. Et c’est là que s’est tenu samedi soir le dernier rendez-vous de la deuxième journée du Pape en Arménie, annoncé également comme un des temps forts de sa visite : une rencontre œcuménique et de prière pour la paix  avec le catholicos Karekin II.

Karekin II

Dans ses salutations, Karekin II a rappelé l’époque où « tout le monde est passé dans le troisième millénaire avec l’espoir que ce passage marque le début d’une nouvelle cohabitation et solidarité entre les nations ». Or, aujourd’hui « chaque journée apporte toujours son lot de nouvelles inquiétantes, révélant une hausse inquiétante des activités de guerre et des actes terroristes, d’indicibles souffrances humaines, et de pertes irréparables. En divers endroits du monde, tant de monde – enfants, adolescents, femmes et personnes âgées – continuent d’être les victimes d’armes mortelles et de violences brutales, ou forcés à prendre le chemin de la fuite, et devenir des réfugiés ».

Karekin II a ensuite évoqué la terrible époque du génocide arménien, déplorant encore une fois que la nation soit encore aujourd’hui à la merci d’une « situation de guerre non déclarée » qui les oblige à devoir protéger la paix à l’intérieur de ses frontières, en en payant un lourd tribut, et le droit des habitants du Nagorny-Karabakh « à vivre en liberté dans leur berceau maternel ». Face aux « aspirations pacifiques de notre peuple – a ajouté le Catholicos – l’Azerbaïdjan a répondu en avril dernier par des opérations militaires, violant les accords de cessez-le-feu » entre Erevan et Bakou. « Des villages arméniens ont été bombardés et détruits, des soldats chargés de veiller sur la paix ainsi que de jeunes enfants tués ou blessés, alors que des civiles pacifiques et désarmés ont été torturés. »

Le Catholicos a ensuite rappelé la liste des nouveaux pays à avoir « condamné le génocide arménien, parmi lesquels l’Allemagne, une ancienne alliée de la Turquie pendant la Première Guerre mondiale ». Il a souhaité que la Turquie sache « montrer suffisamment de courage pour affronter son Histoire, mettre fin à l’embargo illégal sur l’Arménie et arrêter de soutenir les provocations militaires de l’Azerbaïdjan ».

Pape François

Puis le Pape a pris la parole à son tour, réaffirmant sa gratitude à Dieu pour les liens de « réelle et profonde unité » qui unissent l’Église catholique et l’Église apostolique arménienne : « Le fait de nous retrouver n’est pas un échange d’idées, c’est un échange de dons (…). Nous regardons vraiment avec confiance vers le jour où, avec l’aide de Dieu, nous serons unis à l’autel du sacrifice du Christ, dans la plénitude de la communion eucharistique. Vers ce but tant désiré ».

 

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