25.06.2016 - Ce que font les forces spéciales françaises en Irak, en Syrie et en Libye

Depuis plusieurs années, ces unités sont mobilisées sur plusieurs théâtres d'opération. Aujourd'hui, elles sont en première ligne dans les trois pays, même si Paris reste discret sur le sujet.

Recherche de renseignements, libération d'otages, actions rapides et efficaces... autant de missions sur lesquelles les forces spéciales sont mobilisées, dans l'ombre médiatique. Formellement créées en France en 1992 après la guerre du Golfe, ces unités sont actuellement dirigées par le général de division Grégoire de Saint-Quentin, qui a notamment été à la tête de l'opération Serval au Mali. Pour ce général, l'ADN des forces spéciales est de « gérer l'incertitude » des missions qu'elles mènent. Actuellement, environ 400 soldats des forces spéciales françaises sont engagés dans 17 pays différents, sur un total de 2 500 hommes en activité. Mais d'ici à 2019, dans le cadre de la « loi de programmation militaire », ces forces devraient compter jusqu'à 4 000 militaires, entraînés et prêts au combat.

Dans l'imaginaire collectif, les forces spéciales sont un groupe homogène, indivisible. L'image de la masse de muscles est pourtant bien éloignée de la réalité. Dans les forces spéciales, on recrute avant tout pour l'intelligence et les capacités mentales. Ces militaires d'élite composent le Cos, le Commandement des opérations spéciales, dépendant directement du chef d'état-major des armées (Cema), le général Pierre de Villiers. Le Cos a été créé dans l'optique de pouvoir rapidement rassembler des capacités militaires spécifiques pour chaque mission et d'en minimiser le risque d'échec. Lors de chaque déploiement des forces spéciales, le Cos constitue les unités projetées à partir de régiments différents, habitués à travailler ensemble en permanence. Tant dans l'armée de l'air que l'armée de terre ou encore la marine, ces hommes ont chacun leur spécialité comme le renseignement en terrain hostile ou le combat direct. C'est cette possibilité de moduler à l'envi chaque déploiement de forces spéciales qui fait la puissance de ces unités de choc, de plus en plus employées par le gouvernement de François Hollande pour les opérations extérieures et entourées d'un certain mystère entretenu tant dans leurs rangs que dans l'ensemble de l'armée française.

Une mobilisation croissante

Si leurs missions restent discrètes, elles ne sont pourtant pas clandestines, comme le sont par exemple les actions de la DGSE, le renseignement extérieur. En toute situation, le chef de l'État doit pouvoir revendiquer leur action au nom de la France. Ces deux dernières années, les forces spéciales ont particulièrement été remarquées notamment au Mali pour leurs actions ciblées contre les groupes jihadistes au Sahel. Sur ces opérations, la « Task Force Sabre » misait sur l'efficacité d'une part de la chaîne de commandement limitée aux autorités politiques, aux chefs militaires à Paris et aux opérateurs sur place, d'autre part sur la coopération entre les services de renseignements et des capacités tant aériennes que terrestres sur le terrain. Régulièrement appelées pour des missions à l'étranger, les forces spéciales sont vues par certains comme un moyen de substitution aux forces conventionnelles. En Irak, en Syrie et en Libye, de nombreuses forces spéciales sont aujourd'hui impliquées dans la lutte antiterroriste afin de venir en aide aux forces locales qui combattent l'État islamique (EI). Un journaliste français récemment revenu de Libye, qui requiert l'anonymat, a pu parler avec des gradés libyens à propos de ces forces. S'il affirme que les Français sont dans ce pays pour faire du conseil auprès des forces locales, comme en Irak ou en Syrie où ils leur enseignent les rudiments de la guerre, les Anglais, eux, prennent part directement aux combats. Dans une vidéo tournée en Libye, on voit un véhicule-suicide de l'EI foncer sur des troupes libyennes et un tir de lance-roquette le faire exploser en route. Le soldat qui tient la caméra se retourne en filmant, alors que tout le monde crie de joie, mais le tireur s'avère être un homme des forces spéciales britanniques, clairement identifiable sur la séquence filmée.

 

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