22.06.2016 - Le piège Énergie Est

Le piège Énergie Est – L’impasse des sables bitumineux de Éric Pineault vise à nous sensibiliser aux conséquences de la construction du pipeline Énergie Est.

Préface – Il faut parfois dire non pour avancer : Gabriel Nadeau-Dubois et Maïtée Labrecque-Saganash mettent la table en présentant le contexte et les enjeux de la construction du pipeline Énergie Est, tant sur l’environnement du Québec que sur l’occupation des territoires des Premières nations et sur le réchauffement climatique.

Introduction : Éric Pineault poursuit la mise en contexte de la préface en soulignant notamment la contradiction entre la construction du pipeline Énergie Est et les engagements de Paris de maintenir la hausse des températures due aux émissions de gaz à effet de serre à 2 degrés, voire à 1,5 degré. En effet, pour atteindre ces objectifs, il faudrait laisser environ 85 % du pétrole provenant des sables bitumineux dans le sol, alors que ce pipeline permettrait au contraire de doubler et possiblement tripler le niveau de la production actuelle. Bref, même si la construction et l’utilisation de ce pipeline étaient pleinement sécuritaires, ce qui est impossible, il faudrait s’y opposer.

1 – Le projet : Ce chapitre débute en décrivant les infrastructures actuelles et celles nécessaires à la construction du pipeline Énergie Est, et montre ainsi l’aspect colossal de ce projet. Il poursuit en présentant la société derrière ce projet titanesque, soit TransCanada, ses actifs dans de nombreux domaines (mais essentiellement lié au secteur énergétique), ses filiales, les sociétés qui y sont liées, etc. Il montre ensuite les liens entre les dirigeants de cette société et ses lobbyistes, des politiciens (et ex-politiciens) et d’autres acteurs importants de l’industrie. C’est à donner le tournis!

Il contre par la suite les arguments utilisés par TransCanada pour nous convaincre d’accepter le projet Énergie Est :

  • retombées économiques et création d’emplois : elles seraient en fait minimes, sauf lors de la construction, et même là, ne seraient pas vraiment élevées;
  • pétrole éthique : là, on ne peut que rigoler;
  • péréquation : n’a qu’un rôle lilliputien sur les sommes qu’on reçoit;
  • indépendance énergétique du Québec : en fait, le pétrole transporté par Énergie Est est destiné à l’exportation;
  • sécurité des pipelines par rapport au train : il s’agit d’un faux débat, car la construction du pipeline ne ferait pas arrêter le transport de pétrole en train et pourrait même le faire augmenter (pour récupérer les diluants utilisés pour rendre le pétrole bitumineux transportable par pipeline); en plus, les deux modes de transport ne sont pas sécuritaires; en se basant sur les déversements des pipelines de TransCanada et de ses filiales (même de tronçons installés depuis moins d’un an), l’auteur conclut que «la question n’est pas de savoir si le pipeline risque de fuir, mais quand».

La suite du chapitre décrit les conséquences de ce déversement assuré sur la faune, les berges, l’eau potable et j’en passe. Je pourrais dire «cœurs sensibles s’abstenir», mais je préfère que ce soit TransCanada qui s’abstienne! L’auteur termine ce chapitre en présentant les tentatives du gouvernement de contourner sa Loi sur la qualité de l’environnement (saga pas encore terminée…) ainsi que les stratégies de TransCanada pour vendre son projet, discréditer ses opposants et rallier ses partisans.

2 – Le complexe des sables bitumineux : L’auteur présente au début de ce chapitre la contradiction entre notre tendance à vouloir extraire les ressources pour favoriser la croissance économique et celle qui nous porte à viser une transition énergétique de façon à limiter le réchauffement climatique. Ainsi, on sait d’un côté que la grande majorité du pétrole doit rester dans le sol pour atteindre notre deuxième objectif, mais de l’autre, on se laisse convaincre sans trop résister qu’on a encore besoin de pétrole. Et la vente des VUS explose! Alors que nous craignions il n’y a pas si longtemps de manquer de pétrole (ce qu’on craint moins depuis qu’on peut exploiter les sources d’énergie fossiles extrêmes, comme le sable bitumineux, le gaz et le pétrole de schiste, le pétrole en eau profonde ou glacée), là «nous nous trouvons à court de ciel pour stocker le CO2 que génère son utilisation». Ensuite, l’auteur explique la particularité du pétrole (et des autres énergies fossiles) qui concentre une quantité inouïe d’énergie facilement stockable et qui fait en sorte qu’il est difficilement remplaçable par d’autres sources d’énergie.

 

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