22.06.2016 - Syrie : l’attaque surprise russe met fin aux manœuvres de retardement de Kerry

Les États-Unis ne veulent pas mettre fin à la guerre contre la Syrie ni régler l’affaire à la table de négociation. Ils veulent voir leurs exigences satisfaites à 100%, à savoir la chute du gouvernement syrien, la dissolution de l’État syrien et la mise en place d’une administration américaine par procuration, en Syrie.

Lorsque le cessez-le-feu a été instauré en Syrie, fin février, Obama n’a pas respecté son engagement de séparer les « rebelles modérés », soutenus par les États-Unis, d’Al-Qaïda. En avril, les rebelles soutenus par les Américains, les talibans comme Ahrar al Sham, et Al-Qaïda se sont réunis pour attaquer le gouvernement syrien au sud d’Alep. Les forces par procuration des États-Unis ont violé le cessez-le-feu.

Deux résolutions de l’ONU stipulent qu’Al-Qaïda en Syrie doit être combattu quoiqu’il en coûte. Mais les États-Unis ont, au moins par deux fois, demandé à la Russie de ne pas bombarder Al-Qaïda. Ils prétendent à tort qu’il ne leur est pas possible de séparer leurs « modérés » d’Al-Qaïda et qu’une attaque contre Al-Qaïda toucherait également leurs amis « modérés ».

Le Ministre des affaires étrangères russe Lavrov en a parlé plusieurs fois à Kerry. Mais la seule réponse qu’il a obtenue a été de surseoir aux attaques aériennes. Pendant ce temps, Al-Qaïda et les « modérés » ont continué à violer le-cessez-le-feu et à attaquer les forces gouvernementales syriennes.

Près de quatre mois ont passé et Kerry continue de dire que les États-Unis ont besoin de plus de temps pour séparer leurs forces par procuration d’Al-Qaïda. Le ministre des Affaires étrangères Lavrov a récemment exprimé la consternation des Russes :

Les Américains disent maintenant qu’ils n’arrivent pas à écarter les membres de la « bonne » opposition des positions tenues par le Front al-Nusra, et qu’ils ont besoin de deux ou trois mois de plus. J’ai l’impression que c’est juste une tactique pour garder une sorte de lien avec le Front al-Nusra et l’utiliser plus tard pour renverser le régime [d’Assad] », a déclaré M. Lavrov lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg.

La coupe était pleine, et la dernière demande de Kerry d’attendre encore trois mois avant d’attaquer Al-Qaïda a été la goutte qui a fait déborder le vase. La Russie a maintenant répondu en frappant les États-Unis là où ils ne s’y attendaient pas :

Les avions de l’armée russe ont bombardé les combattants syriens soutenus par le Pentagone plus tôt dans la semaine, sans tenir compte des mise en garde des commandants américains contre ce que les responsables militaires américains considèrent comme la plus grande provocation de Moscou depuis le début de sa campagne aérienne en Syrie, l’année dernière.

Les frappes ont touché une base située près de la frontière jordanienne, loin des zones d’actions précédentes des Russes, et ont ciblé les forces soutenues par les États-Unis qui luttent contre les militants de l’État islamique.

Ces dernières frappes ont eu lieu de l’autre côté du pays, autour de Tanf, une ville à proximité de laquelle se rejoignent les frontières de la Jordanie, de l’Irak et de la Syrie, à l’opposé de l’endroit où opèrent habituellement les Russes.

 

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