20.06.2016 - Les plastiques biodégradables ne peuvent pas se décomposer dans l'océan

Selon un récent rapport du Programme des nations unies pour l'environnement, le plastique n'est pas la seule matière à polluer le fond marin... Son alternative "écolo", le plastique biodégradable, le fait également ! En cause : les conditions nécessaires à sa décomposition, impossibles à trouver à l'état naturel.

On savait que les plastiques en tout genre représentaient une menace pour l’environnement. On sait désormais que les plastiques censées être biodégradables, comme ceux composant certains sacs plastiques, ne sont pas la solution non plus. Selon un rapport du Programme des nations unies pour l’environnement (UNEP) publié le 23 mai, ils ne peuvent pas se décomposer dans l'océan.

50 degrés Celsius pour se décomposer

"L’intention est belle, mais elle se trompe", explique Jacqueline McGlade, responsable scientifique à l’UNEP, au Guardian . Car pour pouvoir se décomposer, le plastique biodégradable doit être confronté à une température avoisinant les 50 degrés, une température que n'atteint aucun océan.

“Il ne flotte pas non plus, donc il va couler et ne sera pas exposé aux rayons UV pour se décomposer”, continue-t-elle.

Les matières plastiques biodégradables contiennent, en outre, du métal pour leur permettre de se désintégrer, ce qui vient également polluer l’océan. "Certains polymères non biodégradables, comme le polyéthylène, sont parfois fabriqués avec un additif à base de métal, ce qui accélère leur fragmentation", explique le rapport. En d'autres termes, le plastique se divise en micro-particules nocives pour l'environnement...Au lieu de se décomposer.

L’omniprésence du plastique dans les océans

La conclusion du rapport est formelle : "Les déchets ou débris de plastiques dans l’océan sont, maintenant, omniprésents". Impossible d’évaluer précisément la quantité de plastiques qui dérive au large. Mais une chose est sûre : la fabrication de plastique est en constante augmentation. Chaque année, on produit environ 300 millions de tonnes par an, et selon les experts, sa production va atteindre les 2 000 millions de tonnes produites par an d'ici 2050.

Cette omniprésence du plastique affecte également le faune marine. Les méduses, par exemple, utilisent le plastique pour se loger et pour se déplacer et parviennent ainsi à se multiplier. Leur propagation est mal perçue par les experts : leur importante consommation de plancton a des répercussions sur le reste de l’écosystème marin, qui ne parvient plus à se nourrir.

Recycler le plastique pour protéger les océans

À cause des nombreuses conséquences que peut avoir le plastique dans l'océan, le rapport souligne l'importance de se saisir rapidement de la question.
"C’est une question de morale : il ne faut pas laisser l’océan être toujours plus pollué par le plastique. L’éparpillement des déchets dans le monde marin devrait être considéré comme une 'préoccupation commune de l’Humanité'."
Aucune solution idéale ne s'impose pour remplacer le plastique. La meilleure des réponses à apporter, selon l’ONU, reste de mieux collecter et recycler ce dernier, particulièrement dans les pays en voie de développement. Mais, comme l’a souligné Jacqueline McGlade, certains additifs ajoutés au plastique pour lui permettre d’être biodégradables compliquent encore davantage le recyclage.

Des matériaux alternatifs émergent malgré tout. We demain vous en citait un exemple, en mai : en Floride, une brasserie artisanale a mis au point un emballage comestible pour assembler ses packs de bières.


Source : WE Demain

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir