12.06.2016 - Devenue terre d'accueil, l'Algérie peine à intégrer les migrants

Amaigri, Hassen mendie dans les rues d'Alger pour nourrir sa femme et son bébé. Comme ce Nigérien, des milliers de migrants d'Afrique subsaharienne s'établissent en Algérie faute de pouvoir gagner l'Europe mais la société peine à leur faire une place.

 

Longtemps, l'Algérie fut une terre d'émigration, des millions de ses citoyens s'exilant en France. Mais elle est devenue ces dernières années un pays de destination pour de nombreux Africains de l'Ouest.

 

Nigériens, Maliens, Camerounais, Nigérians, nombreux sont ceux qui, chaque jour, bravent les affres du Sahara pour trouver refuge dans le plus grand pays d'Afrique.

 

Aucun chiffre officiel n'existe concernant leur nombre mais les ONG évoquent 100.000.

 

La traversée vers l'Europe s'avérant de plus en plus difficile, ces migrants préfèrent s'établir en Algérie, un pays relativement stable et riche par rapport à leurs contrées d'origine, même si la vie y est compliquée pour eux.

 

"Je n'ai pas trouvé de travail", explique à l'AFP Hassen, un trentenaire arrivé il y a six mois avec sa femme Mariam et leur garçon en bas âge dans l'espoir d'une vie meilleure.

 

"Il n'y a rien pour nous là-bas mis à part la faim et l'insécurité, alors on fait tout pour éviter d'être embarqué par la police" algérienne, confie cet homme qui, comme nombre de ses compatriotes, ne veut pas donner son nom complet de peur d'être rapatrié.

 

Selon la presse, plus de 12.000 Nigériens en situation irrégulière en Algérie ont été reconduits vers leur pays depuis fin 2014 en vertu d'un accord entre Alger et Niamey. Le Croissant rouge algérien n'a pas souhaité communiquer à l'AFP les chiffres dont il dispose ni préciser le nombre de migrants en attente d'être rapatriés.

En Algérie, il est quasiment impossible d'obtenir le statut de réfugié. Les candidats à l'asile sont souvent "traités comme des migrants en situation irrégulière", a souligné en mai le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à la Santé, Dainius Puras

"Société xénophobe"

 

La présence de plus en plus visible de ces migrants suscite des réactions xénophobes chez certains.

 

Le 24 mars, la ville de Béchar, située à 1.000 kilomètres au sud-ouest d'Alger, a été le théâtre de violences opposant des habitants et des migrants. Plusieurs blessés ont été enregistrés dans les deux camps.

 

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