08.06.2016 - Tout pour éviter de le dire… Richard Henry Bain, un attentat politique!

(Fiction)

Octobre 2015, les jeux sont faits. Les derniers sondages auront eu raison et si une dynastie politique existe au Canada, celle des Trudeau, elle se poursuivra. Justin Trudeau a été élu à la tête du Canada, comme son père. Le cauchemar pour les indépendantistes québécois. Le nom de Trudeau qui pour eux évoque la Loi des mesures de guerre, l’arrogance et le mépris anti-souverainiste… Au moment où Justin Trudeau s’apprêtait à rejoindre ses supporteurs, stupeur dans la salle. Coups de feu. Un indépendantiste radicalisé a tenté de se rendre au nouveau premier ministre aux cris de slogans équivoques… 

« Les indépendantistes se réveillent! Oui, ils se réveillent! » 

L’horreur. Au bout du fusil, un technicien de son abattu, un autre blessé. L’arme du fou furieux s’est enrayée, les services de sécurité ont réussi à contenir le tueur, à le coincer en dehors de la salle où se trouvait le premier ministre élu. Nul doute quant aux motivations politiques clairement établies par le tueur. Le moment choisi ne ment pas, le soir de l’élection, la cible, un chef d’état… 

****

Bref, un scénario fiction copié à peu de détails près de ce qui s’est passé le soir du 4 septembre 2012 au Métropolis. Pauline Marois devenait la première femme à accéder au poste de cheffe de la nation québécoise, le poste de Première ministre du Québec. Richard Henry Bain a choisi l’endroit, un rassemblement politique. Il a choisi le moment, le soir des élections. Il a scandé des slogans, il s’était exprimé dans le passé sur sa haine des indépendantistes. Richard Henry Bain voulait faire irruption dans le Métropolis, causer un carnage, tuer des indépendantistes, tuer la première ministre. Il ne s’est pas rendu, heureusement. Mais un homme est mort, un autre gravement blessé. Son arme s’est enrayée ensuite. On n’ose même pas imaginer le carnage s’il avait fallu que…

Quatre ans de tataouinage, de procédurites. Richard Henry Bain s’est moqué de la justice, il s’est foutu de la gueule de ceux qu’il visait. Il a réussi à trouver un micro, une tribune, de sa prison. Quatre ans plus tard, il s’apprête finalement à subir son procès. L’homme qui a attenté à la vie de la première ministre du Québec, nation francophone en Amérique, subira son procès en anglais. Son avocat aujourd’hui s’enquérant de ses impressions sur une jury ou un autre…

« Cette personne vous semble-t-elle correcte? »

Je n’invente rien. Fallait entendre les blocs nouvelles, les reportages. Vers 14h, à la radio régionale de Radio-Canada en Outaouais, je capte un reportage sur la sélection du jury. Pas un seul mot sur les circonstances des événements, pas une évocation des motivations du tueur. Le silence le plus complet sur l’attentat politique.

Revenons au scénario fiction du début. Hésiterait-on dans un pareil cas à user du terme « attentat politique »? Combien de fois ai-je lu à propos de Paul Rose et des felquistes qu’il s’agissait là d’un acte de terrorisme. Les situations sont différentes, certes, mais il s’en est fallu de peu que R.H Bain passe dans les annales de l’histoire. S’il avait fallu que… Et pourtant, nombre de reportages ont pris soin d’éviter toute allusion à l’attentat politique ou même l’attentat terroriste.

Un contact que j’estime particulièrement sur les réseaux sociaux, figure publique qui préfère la discrétion, m’écrit tout à l’heure à ce sujet :

« Imaginez à Cogeco Nouvelles, ils réussissent à parler pendant deux minutes de reportage de Richard Bain et du procès sans nommer Pauline Marois une seule fois ni le fait que le gars visait la première ministre fraîchement élue. Révoltant. »

Car les gens écoutent, les citoyens sont capables de discernement. Personne n’est dupe, tout sera fait pour éviter la politisation du procès de R.H. Bain; quitte à refuser, à nier l’évidence; nous sommes en face d’un terroriste, à tout le moins d’un être radicalisé qui a commis un attentat politique envers la cheffe nouvellement élue de la nation du Québec car elle est indépendantiste.

Dans mon scénario fiction, vous croyez que celui qui aurait commis pareil attentat aurait pu se moquer de la justice pendant quatre ans, éviter la politisation de son procès et imposer à la nation canadienne que tous les jurys soient francophones (ou maîtrisent parfaitement le français)?

Je suis certain d’une chose, un tel procès deviendrait irrémédiablement celui de TOUS les indépendantistes. Pas besoin d’être Nostradamus, l’histoire récente le montre. Je ne demande pas que le procès de R.H. Bain devienne celui de tous les fédéralistes bien sûr, mais à tout le moins que l’on cesse de nier l’évidence afin de ne pas attiser les ressentiments des uns, des autres. Il s’agit bien d’un attentat politique, voire terroriste. Et tout le monde sait très bien que si l’attentat Bain avait été commis par motivation politique par un indépendantiste contre un chef d’état canadien, on ne ferait pas l’économie de l’évidence… Ô que non.

 

Source : Steve Fortin

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