05.06.2016 - Couples : dormir séparément pour mieux s’aimer ?

Anne-Marie a 55 ans et ne supporte plus les ronflements de son mari. La nuit, elle a froid, puis très chaud à cause des bouffées de chaleur. Son mari la réveille régulièrement lorsqu’il se rend aux toilettes. La journée, elle se sent fatiguée.

Alors, après en avoir beaucoup discuté ensemble, Anne-Marie et son mari ont décidé de faire chambre à part. Doit-on sacrifier son sommeil pour rester un « vrai » couple ?

Nid d’amour pour nuits d’enfer ?

La nuit est faite pour dormir. C’est le moment où le corps et l’esprit se rechargent pour être aptes à passer une bonne journée le lendemain. Pourtant, des millions de personnes dorment mal, dérangées par leur conjoint.

Le sommeil est en effet propre à chacun : rythmes, petits dormeurs, gros dormeurs, sommeil léger ou plus lourd… Mais dès que nous sommes en couple, nous dormons dans le même lit que notre partenaire sans tenir compte de ces éléments. C’est la coutume, un rituel de couple, comme celui de prendre les repas en famille. Au début, c’est la fusion : on dort enlacés amoureusement, ce qui entraine la libération de l’ocytocine dans notre corps, « hormone de l’amour » favorisant la détente.

Oui, mais voilà. Le temps et la passion des débuts passant, l’autre nous gêne : il nous tient chaud, ronfle ou respire fort, prend toute la couette, nous réveille en bougeant, nous dérange en se couchant ou en se levant la nuit. Et j’en passe. Les motifs de gêne sont nombreux et variés.

La symbolique conjugale du lit doit-elle perdurer au détriment de la qualité du sommeil  ? Une étude canadienne de 2012(1) a démontré que les personnes dormant en couple dorment moins profondément que celles dormant seules. Les scanners cérébraux ont détecté qu’elles étaient souvent réveillées par le son ou le mouvement du conjoint.

Ne plus dormir ensemble : la fin du couple ?

Dans la croyance populaire, ne pas dormir ensemble, c’est ne pas être un « vrai » couple. Il est vrai que c’est fréquemment dans leur lit que les couples font l’amour. Mais n’est-il vraiment pas possible de se prouver son affection autrement qu’en se gâchant mutuellement le sommeil ? De se retrouver pour les câlins avant de passer une bonne nuit ?

Certains couples décident de réinventer leur vie sexuelle, en instaurant des rituels de rencontre différents. Cette faculté à savoir s’adapter et se renouveler est propre aux couples heureux dans la durée, peu importe l’endroit où ils dorment.

Quelques chiffres : 30 à 40 % des Canadiens feraient chambre à part. Près d’un couple américain sur cinq. Y viendrons-nous aussi en France ?

Les femmes plus demandeuses

Les femmes seraient plus demandeuses de ne plus dormir ensemble, peut-être parce que ce sont souvent elles qui ont le sommeil le plus léger… Après 50 ans et le départ des enfants, les femmes réclament massivement le droit de bien dormir. C’est ce que révèle le sociologue Jean-Claude Kaufmann dans son livre « Un lit pour deux, la tendre guerre », un recueil de plus de 200 témoignages sur le sujet.

Malheureusement, bien souvent, le conjoint ne comprend pas. Comme si « lit séparé » signifiait « couple séparé ». Il faut une bonne communication dans le couple pour réussir à faire chambre à part lorsque l’un des conjoint en ressent le besoin. Car en fait, c’est le contraire qui se produit : préserver son sommeil et son espace personnel conduit bien souvent à un couple plus épanoui.

Et si on oubliait les mauvaises langues qui prédisent la mort de notre couple pour penser à notre bien-être ?


Source : Consoglobe

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