03.06.2016 - Quelle place pour les souverainistes de droite ?

Note du Bonnet : nous ne pûmes que hausser les sourcils devant l'allusion aux racines "judéo"-chrétiennes du Québec, qui fait réellement tache dans un texte par ailleurs d'une grande pertinence ...

Je serais bien allé à la Marche des Patriotes qui était organisée lundi dernier, Place du Canada, par la Société St-Jean Baptiste.

Je me sens patriote, indépendantiste et nationaliste. Malheureusement, les organisateurs de la marche, au lieu de simplement chercher à rallier des gens de divers horizons politiques autour de la fierté patriotique, ont plutôt décidé de l’attacher à une cause progressiste, écologiste, c’est-à-dire l’opposition à l’oléoduc Énergie Est. Encore une fois, on attache le nationalisme et l’indépendance à ce foutu « package deal » progressiste qui tue la cause souverainiste depuis 40 ans ! Et bien, ce sera dit: je suis indépendantiste, nationaliste et j’appellerai toujours le Québec ma patrie, mais je ne veux pas de votre progressisme !

Les souverainistes conservateurs n’ont aucune option, sur le plan politique, au Québec. Et qu’on ne m’accuse surtout pas de vouloir diviser le vote souverainiste ! Les souverainistes progressistes, eux, ont déjà trois options: QS, ON et, dans une moindre mesure, le PQ. Où est mon option ? Les souverainistes conservateurs que je connais et qui œuvrent encore au sein du PQ sont désemparés. Ils se sentent carrément prisonniers d’un mouvement qui les nie et crache sur leurs convictions les plus profondes. À droite, je n’ai que des options fédéralistes: le PLQ, la CAQ et le PCQ, trois partis où pullulent les colonisés qui crachent avec un acharnement non-dissimulé sur leur propre peuple.

Je ne veux pas qu’on m’oblige à choisir entre mon amour pour la patrie et mes valeurs. Tous les partis souverainistes, à l’heure actuelle, défendent essentiellement, à divers degrés, le même modèle social-démocrate, écologiste, féministe et multiculturaliste. Or, je suis en faveur de baisses importantes d’impôts, de l’équilibre budgétaire, du remboursement de la dette et d’une stimulation accrue de l’entrepreneuriat local. Je souhaite baisser les seuils d’immigration, soustraire le Québec au multiculturalisme, proclamer le caractère judéo-chrétien de notre société et soutenir un certain nombre de valeurs traditionnelles. Je suis contre le registre des armes à feu, pour une justice plus punitive et je veux la disparition pure et simple du féminisme d’État.

Je ne veux pas courtiser Judith Lussier avec Sol Zanetti, ni faire dans la technocratie fade avec Alexandre Cloutier, ni rêver à des lendemains qui chantent avec Françoise David ! Je refuse d’habiter la Suède des Amériques ou un Venezuela nordique !

Or, présentement, l’offre politique québécoise me laisse dans l’impasse la plus complète. Si je veux la souveraineté, je dois voter pour des progressistes. Si je veux voter à droite, je dois opter pour des fédéralistes. Le paysage politique québécois me laisse donc orphelin de parti. Devant un tel constat, il ne me reste que trois options réalistes: démarrer un nouveau parti, m’abstenir de voter ou travailler à une prise de contrôle du PQ par des forces conservatrices. Si l’abstention est le moins exigeant des trois scénarios, il est néanmoins celui qui m’apparaît le plus néfaste. Si je me consacre à l’émergence d’un parti souverainiste conservateur, on m’accusera à coup sûr de diviser le vote. Cependant, les gens qui me lanceront cette accusation ne seront pas sans savoir qu’ils ont creusé eux-mêmes la tombe des véhicules habituels de l’indépendance, en subordonnant le projet d’indépendance à leurs propres lubies idéologiques. Me blâmer de faire pareil serait pour le moins hypocrite.

La troisième et dernière option, quant à elle, relève quasiment plus de l’utopie que de la réalité. Par ailleurs, mon dégoût actuel envers le PQ ne la rend pas très alléchante. Toutefois, si nous voulons un jour arriver à un quelconque sursaut des forces indépendantistes, il faut d’abord travailler à réconcilier le PQ avec les préoccupations des Québécois n’habitant pas le Plateau Mont-Royal. Les idées que je défends ne sont pas seulement populaires dans les rangs perdus tout au fond des bois de nos régions rurales, elles récoltent l’adhésion d’un très large éventail de Québécois, dont certains qui ont renié le projet indépendantiste, justement parce qu’ils ne s’y reconnaissaient plus. Il faut que la vieille garde souverainiste comprenne que ce qui fonctionnait jadis n’est désormais plus à l’ordre du jour. Nous ne pouvons espérer séduire les Québécois en empruntant des éléments au programme de QS.

Pour être parfaitement franc, je ne sais pas encore quelle option je choisirai vraiment. J’aurais de loin préféré avoir ma place au sein d’un mouvement déjà bien établi, ce qui aurait sans aucun doute constitué la voie la plus confortable. Hélas, à mon grand désarroi, un tel confort ne m’est pas accessible actuellement, tout comme il échappe à des centaines de milliers de Québécois qui recherchent désespérément une famille politique à laquelle adhérer pleinement, sans avoir à toujours voter contre quelque chose, tout en se bouchant le nez.

 

Source : TVQC

Commentaires   

 
0 #1 Mathieu Plourde Turcotte 03-06-2016 09:45
Pourquoi une droite indépendantiste n'est-elle pas permise par le système ? Parce que le Québec est dépendant politiquement parlant. Tant que le Québec sera dépendant, il ne pourra que choisir sa dépendance et encore. Les choix réalistes (ce qui exclue à court terme la dépendance à la Russie) ne sont pas nombreux. Dépendant au mondialisme sans frontière au sein duquel la prise en charge de l'intérêt des nations serait remplacé par celle de l'intérêt de compagnies d'état ou dépendant à l'Amérique plus conservatrice au sein duquel la prise en charge de l'intérêt de la nation serait remplacé par celle de l'intérêt de compagnies privées...
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