31.05.2016 - Martine Ouellet devra franchir le plafond de verre des banalités indépendantistes

Gilles Verrier

Je passerai au moins l’été à construire ma base autonome durable (BAD) (*), ma version personnelle d’un concept de vie autonome mais reliée, surtout résiliente aux soubresauts attendus de l’économie, de la guerre et des désordres sociaux qui nous attendent. Avec un peu de chance je vous retrouverai en début d’hiver.

Martine Ouellet ne manque pas d’audace et son discours peut séduire. La vidéo du Lion d’Or témoigne de son bagout. (**). Serait-elle la Jeanne d’Arc du Québec ? Ne rêvons pas trop qu’elle repousse les anglais à la mer. Toutefois, sa volonté d’assumer l’indépendance, elle insiste, séduit en comparaison du conformisme-système, lui aussi assumé, des autres candidats. Il faut saluer son courage de se lever contre vents, marées et probabilités... Mais son audace suffira-t-il à soulever les montagnes ? À compenser sa courte perspective politique ?

Avec le pays volé de 1759-60, le pays volé de 1837-38, le pays exterminé de Riel, le pays assimilé dans les provinces et volé de nouveau en 1980 et 1995, il faut décidément être une bonne âme pour croire que le Canada nous laissera exceptionnellement voguer cette prochaine fois vers l’indépendance sans s’interposer avec des moyens qui ressortiront davantage de la guerre de quatrième génération (***).

C’est la naïveté de Martine Ouellet, issue de cette culture politique oublieuse qui nous a tant couté, de concéder que le Canada anglo-saxon est un pays élevé dans la démocratie, un pays qui nous accordera l’indépendance. Toute l’histoire de l’œuvre française et catholique depuis la Nouvelle-France conquise, enseignée longtemps sous la devise « Je me souviens », est un dossier à charge qui prouve exactement le contraire. Or, si dans les circonstances on ne saurait appeler aux armes, défaite assurée, les nôtres ont déjà donné leur sang en 1837-38, tout projet politique qui détourne le regard sur l’absence de démocratie et de liberté au Canada à notre égard ne nous est pas moins suicidaire. Martine Ouellet, dormez-vous ?

Martine Ouellet a à charge de nous dire comment le processus référendaire volé en 1995, « nous sommes en guerre » (dixit Chuck Guité), continuité d’un pratique anglo-saxonne de notre déni national pluri-séculaire, ne nous sera pas volé de nouveau lors d’un référendum en premier mandat. D’entrée de jeu, son esquive à cet égard devrait susciter les plus grandes inquiétudes de tous les patriotes avisés. Il nous faut redouter d’être témoin de la mise en place d’un nouvel échec inconsciemment programmé. Manque de franchise, manque de lucidité et peut-être même manque de simples connaissances historiques, qui sait ? Mais cette fois-ci l’échec pourrait-être à jamais irrécupérable.

* http://www.egaliteetreconciliation.fr/Michel-Drac-entretien-Ma-BAD-et-mon-couteau-5379.html
** http://www.lebonnetdespatriotes.net/lbdp/index.php/video/item/6718-27052016-martine-ouellet-sur-la-voie-de-lindépendance-du-québec
*** http://lesakerfrancophone.fr/la-guerre-de-quatrieme-generation-evolue

 

Source : Vigile.net

Commentaires   

 
0 #1 Mathieu Plourde Turcotte 31-05-2016 11:56
C'est bien dit.
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