Martine Ouellet appelle les « indépendantistes assumés » à faire bloc derrière elle dans sa deuxième tentative, en moins de deux ans, de prendre les commandes du Parti québécois.
La députée de Vachon a officialisé sa candidature à la direction du PQ vendredi, en martelant la promesse de réaliser l’indépendance d’ici 2022. « Ça nous donne 6 ans. […] Notre parti doit s’assumer. Oui, oui, nous sommes indépendantistes. Oui, oui, nous considérons que c’est ce qu’il y a de mieux pour l’avenir du Québec. L’heure est venue de nous remettre en mouvement. L’heure de l’action, de l’audace est arrivée », a-t-elle déclaré aux dizaines de personnes présentes au lancement de sa campagne à la chefferie du PQ vendredi au Lion d’Or, à Montréal.
Ainsi, quatre élus de l’Assemblée nationale se disputeront au cours des quatre prochains mois le titre de 9e chef du PQ : Véronique Hivon, Jean-François Lisée, Alexandre Cloutier et Martine Ouellet.
Cette dernière a promis de dévoiler un « projet de Constitution de transition du Québec indépendant » d’ici les prochaines semaines. Avec le slogan « Ensemble, assumons notre indépendance », Mme Ouellet a invité toutes les personnes « tannées de voir le Parti québécois tourner en rond sur l’indépendance » à exprimer haut et fort leur souhait de fabriquer le pays du Québec dans un premier mandat d’un gouvernement péquiste. « Affichez-vous ! Venez nous rejoindre ! Cessez de laisser les autres décider à votreplace. […] Ça fait 20 ans que nous attendons, et à ce rythme, si nous ne donnons pas un sérieux coup de barre au mouvement indépendantiste, nous allons continuer à attendre longtemps comme des spectateurs de notre avenir », a-t-elle lancé.
Ambiguïté nocive
L’ex-ministre des Ressources naturelles s’est dite désolée de voir Mme Hivon et M. Cloutier entretenir l’« ambiguïté » au sujet d’un référendum sur l’indépendance du Québec dans les quatre années suivant l’accession au pouvoir du PQ. « Cette ambiguïté-là nous a menés au résultat de 2014 », a-t-elle fait valoir, flanquée notamment des députés bloquistes Mario Beaulieu, Xavier Barsalou-Duval, Marilène Gill, ainsi que de l’ex-ministre Gilbert Paquette et de l’ancien mandarin de l’État Louis Bernard. Il n’y avait toutefois aucun membre du caucus péquiste aux côtés de Mme Ouellet vendredi.
Mme Ouellet a soutenu que le « virage qu’elle propose » — retirer du programme du PQ la promesse de déclencher une campagne référendaire au « moment jugé opportun » ou lorsque « les conditions gagnantes » sont réunies — est impopulaire au sein de la députation péquiste.
À ses yeux, le pays du Québec constitue « le projet de société le plus rassembleur au Québec ». « L’appui à l’indépendance dépasse la barre des 40 % année après année. Vous connaissez, vous, un projet de société aussi rassembleur ? » a-t-elle demandé, s’expliquant mal que « plusieurs » personnes au PQ « s’entêtent à faire revivre […] la gouvernance souverainiste ».
En mai 2015, Mme Ouellet avait obtenu l’appui de 13,2 % des membres du PQ, comparativement à 57,6 % pour Pierre Karl Péladeau et 29,2 % pour Alexandre Cloutier. « Ce n’est pas du tout la même course », a fait valoir Mme Ouellet vendredi, convaincue que son « engagement clair » à tenir un référendum saura convaincre un bon nombre des militants péquistes ayant appuyé Pierre Karl Péladeau il y a un an de joindre son camp.
Source : Le Devoir