Des saucisses gorgées de conservateurs chimiques (nitrite de sodium, ou additif E250, en premier lieu) alors que 300 000 tonnes sont consommées chaque année en Thaïlande. Des fruits et légumes – y compris certains estampillés “bio” – contenant pour plus de la moitié un niveau de résidus chimiques supérieur au plafond toléré. Ce sont là les résultats de deux études indépendantes qui mettent en lumière l’emploi immodéré d’additifs ou d’engrais dans l’industrie agroalimentaire du royaume et, en creux, la négligence des autorités.
Une négligence qui indigne le Bangkok Post. Dans son éditorial du 7 mai, le quotidien rappelle en effet que la Thaïlande s’est évertuée à se positionner comme “la cuisine du monde”.
Et, pourtant, “notre précieux héritage culinaire et son potentiel comme moteur de croissance et de développement sera réduit à néant si les autorités ne se réveillent pas et ne prennent pas des mesures dignes de ce nom en matière de santé alimentaire”.
D’ailleurs, en matière de santé, les agriculteurs thaïlandais sont certainement plus menacés encore que les consommateurs. Près d’un tiers d’entre eux risquent de développer des troubles médicaux liés à leur exposition à des pesticides ou engrais chimiques, toujours selon le Bangkok Post, qui cite des chiffres officiels. Le nombre de paysans souffrant de telles maladies a déjà quadruplé entre 2010 et 2014.
Source : Courrier International