(08/05/2016) Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a rencontré le Chef de l’État Russe, Vladimir Poutine, vendredi 6 mai en dépit des pressions de la Maison Blanche. La rencontre, qui a eu lieu à Sotchi, visait à redéfinir les relations entre Moscou et Tokyo après la crise ukrainienne et les sanctions occidentales contre la Russie. Les deux puissances sont déterminées à renforcer leurs relation stratégique.
Les îles Kouriles : le statu quo
Le point d’achoppement essentiel qui oppose toujours la Russie et le Japon est la dispute territoriale autour des quatre îles Kouriles du sud, connues au Japon sous le nom de “territoires du Nord”. Annexées en 1945 par l’URSS, le Japon continue de revendiquer la souveraineté sur la chaîne d’îles situé au nord de Hokkaido, avec pour conséquence l’absence de traité de paix entre les deux pays.
Ce dossier est d’une grande complexité car le Japon doit faire face, au sud, aux revendications territoriales de la Chine communiste sur les îles Senkaku. Tout compromis avec la Russie n’aboutirait qu’à encourager Pékin à une plus grande agressivité.
De son côté, la Russie voit dans le contrôle de ces îles une porte d’entrée dans le Pacifique. Face au statu quo, les deux pays tentent de trouver des arrangements conjoncturels comme le développement économique conjoint des îles.
Contrer la Chine
Paradoxalement, c’est la menace chinoise qui a convaincu le Premier ministre japonais de rompre avec la politique “d’isolement” de la Russie imposée par Washington. La Chine est engagée dans la colonisation économique de la Sibérie et cherche à s’emparer de ses ressources, usant au surplus de l’immigration illégale pour infiltrer l’Extrême-Orient russe.
Afin de contre-balancer l’influence chinoise, le Japon espère conclure des partenariats économiques avec la Russie.
La Russie est également soucieuse de ne pas devenir trop dépendante de la Chine et entend développer une discrète politique d’équilibre. Elle veut aussi renforcer l’Extrême-Orient russe afin qu’il ne tombe pas aux mains de la Chine.
Rapprochement
Suite à la rencontre entre le président russe et le premier ministre japonais, ce dernier a indiqué que les négociations pour un traité de paix entre le Japon et la Russie serait décidé “par nous-mêmes” dans le cadre “d’une nouvelle approche […] débarrassée des idées du passé” et que le Japon poursuivait une politique vis-à-vis de la Russie “orientée vers le futur”.
Vladimir Poutine s’est dit déterminé à permettre aux firmes japonaises d’opérer en Russie, notamment dans le domaine de l’énergie, selon Hiroshige Seko, un proche collaborateur de Shinzo Abe.
Le premier ministre japonais a proposé un plan en huit points au président russe afin de restructurer les relations entre les deux pays. Ce plan comprend des projets énergétiques, de construction d’infrastructure mais aussi d’intérêts communs dans la région polaire. Le Japon disposant de technologie de point dont la Russie a besoin pour ses objectifs.
Source : Breiz Atao