07.05.2016 - Sadiq Khan, nouveau maire (de la nuit) de Londres

Le nouveau maire de Londres s'appelle Sadiq Khan. Il a 45 ans. Il est de gauche, mais très pro-business. Il est aussi musulman, ce que les médias du monde entier ont mis en avant, parfois comme premier adjectif, pour le qualifier. C'est un peu dommage.

Certes, Sadiq Khan a ouvertement parlé de sa religion pendant la campagne, l'affichant comme "une partie de [son] identité". C'était l'un des éléments qui ont forgé le storytelling autour de sa candidature. Il y en avait d'autres :

  • fils d’un chauffeur de bus immigré du Pakistan, qui a grandi en HLM avec ses six frères et sœurs ;
  • élève du secteur public qui a réussi ses études de droits, poussé par ses professeurs ;
  • homme politique qui est élu depuis 6 ans dans la circonscription populaire de Tooting, dans le sud de Londres.

Son adversaire, le conservateur Zac Goldsmith, devait se débrouiller avec son propre storytelling : fils de milliardaire et élu de la circonscription de Richmond Park, dans la riche banlieue sud-ouest londonienne. Cela a donné une campagne très polarisée, qui a abouti à la victoire de M. Khan, qui devrait l'emporter avec 44 % des voix.

Si les deux hommes se différenciaient sur la forme, ils n'étaient pas si éloignés dans leurs promesses. Le maire de Londres est un poste politique de premier rang, mais ne confère que des pouvoirs restreints à certains secteurs clés : essentiellement transports, maintien de l'ordre et urbanisme.

Sur le fond, les deux candidats étaient à peu près sur la même ligne : lutter contre l'explosion des prix de l'immobilier, réduire celui des transports public, lutter contre la pollution... Une des promesses de Sadiq Khan pour se démarquer, et qui a sûrement contribué à lui ramener une somme de votes non négligeable, était de refaire de Londres une capitale européenne de la nuit.

 

Plaintes, fermetures et pertes financières

Londres, qui faisait partie avec Berlin, Barcelone ou Amsterdam des centres névralgiques du clubbing européen, est en perte de vitesse. Il est de plus en plus difficile de sortir dans la capitale anglaise.

Comme le résume Dazed :

"La vie nocturne de la ville est en train d'être asphyxiée, par la construction de complexes immobiliers de haut standing, par des élus locaux trop zélés et les plaintes sur le bruit. Les salles ferment, les unes après les autres."

Le dernier club à fermer ses portes a été Dance Tunnel, un haut-lieu de l'électro dans le quartier de Dalston, victimes de régulations locales qui l'ont laissé exsangue. On pourrait aussi citer Vibe, Madame Jojo’s ou le légendaire Plastic People et ses soirées FWD, qui ont contribué à donner à la scène électro britannique une renommée mondiale au début des années 2000.

 

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