07.05.2016 - Comment l’Arabie Saoudite va sortir du piège pétrole avant l’Algérie

Il existe de petits tests invisibles qui disent si la gouvernance algérienne a décidé ou pas encore de prendre la mesure des périls à venir. Ils disent tous la même chose. Rien de changé. La priorité du contrôle sur la société et sur la création des richesses continue de politiquement primer.

Le filtrage de l’investissement toujours en vigueur, le paiement en ligne toujours retardé, la prime aux corrompus amis toujours augmentée. C’est bien le signe que le gouvernement Sellal travaille sur le même agenda d’avant juin 2014 et le début du contre choc pétrolier. L’actualité de la semaine est venue le rappeler. Il s’oppose politiquement à l’acquisition du groupe El Khabar par Issad Rebrab et son groupe et veut en faire une bataille judiciaire. La priorité n’est pas de relancer l’industrie de médias par la circulation des actifs mais de traquer les investisseurs hors clan présidentiel. L’argument juridique du ministre de la communication est bien sûr risible lorsque l’on sait que Ali Haddad dispose de plus d’un journal et de plusieurs chaînes de TV. Du point de vue de la crise et de la nécessite de diversifier l’économie, le blocage de l’investissement de Rebrab dans El Khabar empêche le réinvestissement dans d’autres activités des capitaux apportés par Rebrab pour l’ acquisition du groupe El Khabar.

Parmi les activités qui peuvent bénéficier de ces capitaux, un redéploiement des cofondateurs d’El Khabar dans l’édition numérique, l’avenir des médias. Non content d’avoir affaibli El Khabar parce que hostile à la mascarade du 4e mandat, le gouvernement Sellal empêche l’émergence d’un pan essentiel de la société de l’information de demain ; les médias digitaux. L’agenda anti diversification se poursuit avec le refus d’inscrire la reconnaissance de la signature électronique comme priorité stratégique de l’année 2016. Elle bloque la naissance du paiement électronique. Et un gisement immense de productivité de l’économie. La ministre des PTIC a d’autres priorités. Prendre le contrôle de Algérie Telecom par exemple. Agenda bouteflikien de contrôle sécuritaire de la vie civique. Le contre choc n’a, là aussi, rien changé. La gouvernance tourne toujours petit bras.

Flicage et courte vue. Mais là où l’incapacité du gouvernement à se hisser à la hauteur du défi de la fin de l’ère de la rente pétrolière devient un handicap chaotique c’est bien dans la transformation de l’impunité face à la corruption en un marqueur de gestion politique de la société. Abdelmalek Sellal mobilise les moyens publics du gouvernement pour organiser et protéger la tournée nationale de Chakib Khelil dans les zaouïas du pays. Le parti communiste chinois a anticipé en 2013 le ralentissement de la croissance en lançant une campagne anti corruption afin de prévenir la diffusion d’un sentiment d’injustice en Chine. La gouvernance Sellal en mode inertielle donne une prime additionnelle à la délinquance des ministres.

 

Lire la suite sur El Watan

Ajouter un Commentaire

Veuillez noter que votre commentaire n'apparaîtra qu'après avoir été validé par un administrateur du site. Attention : Cet espace est réservé à la mise en perspective des articles et vidéos du site. Ne seront donc acceptés que les commentaires argumentés et constructifs rédigés dans un français correct. Aucune forme de haine ou de violence ne sera tolérée.


Code de sécurité
Rafraîchir