06.05.2016 - Les guerres inutiles pour le pétrole…

Par F. William Engdahl

Depuis les années 1880, les géologues occidentaux ont promu l’idée jamais prouvée que les hydrocarbures (pétrole et gaz) étaient rares sur cette planète. L’idée d’une rareté des nouvelles découvertes, combinée avec celle du vidage progressif des vieux gisements, apparaît faire sens au gré des rapports empiriques évoquant des vieux champs de pétrole épuisés. Les géologues occidentaux persistent à prétendre que le pétrole est un carburant fossile, dérivé de matériaux organiques (cadavres de dinosaures morts, restes d’arbres et d’algues…), et en effet on peut penser que le volume de ces détritus biologiques accumulés durant quelques 230 millions d’années est tout de même conséquent. Le seul problème est que la réalité a à présent été prouvée, comme étant tout à fait l’opposée d’une telle rareté prétendue du pétrole. Il s’agit là d’une très bonne nouvelle, en tout cas ça devrait, parce que cela signifie que la cause de plus d’un siècle de guerres et autres combats pour ce pétrole si rare, était en fait erronée…           

Une équipe d’élite transdisciplinaire de scientifiques russes et ukrainiens (à cette époque ils étaient tous soviétiques), se vit confier le mandat par Staline au début des années 1950 dans le contexte de la Guerre froide, de rendre l’URSS totalement indépendante des importations occidentales de pétrole pour son économie. Ce que ces brillants scientifiques découvrirent était qu’en fait le pétrole, loin d’être biologique dans sa genèse, était en fait abiotique. Mieux, ils postulèrent et prouvèrent plus tard qu’il était en fait continuellement régénéré dans les profondeurs du manteau terrestre, puis poussé vers la surface, s’en rapprochant aussi près que la géologie de la subsurface le permettait. Ainsi la dynamique du noyau terrestre était une sorte d’énorme four nucléaire créant constamment de nouveaux hydrocarbures: pétrole, gaz, charbon, et même des diamants, qui sont en effet un autre type rare d’hydrocarbures.

À présent, six décennies plus tard, les scientifiques russes viennent de voir leur honneur vengé non sans ironie, par les dernières personnes auxquelles nous aurions pu penser pour cela: il s’agit en effet de chercheurs issus de l’Administration Nationale pour l’Aéronautique et l’Espace des États-Unis d’Amérique, c’est-à-dire la NASA.

La NASA confirme l’existence d’hydrocarbures sur d’autres planètes.

Les photos de Titan, le satellite de Saturne, prises en spectroscopie proche infrarouge par la sonde spatiale Cassini de la NASA orbitant en ce moment même autour de Saturne, confirme en effet l’existence de vastes lacs de méthane à sa surface. La plus étendue de ces concentrations de méthane mesure quelques 2400 km² pour une profondeur d’au moins 1 mètre[1]. Cassini, mission d’exploration conjointe de la NASA, de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) et de l’Agence Spatiale Italienne ASI (Agenzia Spaziale Italiana), est un vaisseau spatial robotique sophistiqué orbitant au sein des anneaux de Saturne, et étudiant en détail le système Saturnien.

Ralph Lorenz, membre de l’équipe radar Cassini issue du Laboratoire de Physique Appliquée de l’Université Johns Hopkins [Johns Hopkins University Applied Physics Laboratory], a ainsi rapporté dans les Geophysical Research Letters que la lune orange de Saturne, Titan, possède ainsi des centaines de fois plus d’hydrocarbures liquides que toutes les réserves en gaz naturel et en pétrole connues sur Terre, si l’on en croit donc les données recueillies par la sonde Cassini. Les hydrocarbures y pleuvent du ciel, s’accumulant en formant de vastes dépôts formant des lacs et des dunes[2].

Des confirmations ont par la suite été recueillies de ce que le gaz méthane, la plus simple molécule parmi la famille des hydrocarbures qui incluent les pétroles, les goudrons, le charbon et même les diamants, est abondant dans notre univers dans des endroits où les dinosaures auraient été bien embarrassés de poser leurs grosses pattes. Les scientifiques de l’Institut Max Planck pour la Radioastronomie [MaxPlanckInstitut für Radioastronomie] de Bonn, Allemagne, ont ainsi découvert que la nébuleuse dite « de la Tête de cheval » dans la constellation d’Orion, contient elle aussi un vaste champ d’hydrocarbures[3].

Le pétrole n’est donc pas une énergie fossile.

En clair, le pétrole n’est donc pas une « énergie fossile » comme les géologues occidentaux l’ont donc clamé, mais sans jamais le prouver scientifiquement depuis plus de 100 ans. L’importance de cette réalité scientifique a été largement bloquée loin des médias PC[4] occidentaux. Le cœur de la géopolitique globale anglo-américaine, à savoir leur capacité à contrôler les nations, a en effet résidé dans leur capacité à convaincre les nations du monde que le pétrole était un composé organique par définition, formé plus de 100 millions d’années auparavant lorsque les dinosaures écumaient la surface de la Terre, et qu’il ne se trouve guère que là où le décrètent Halliburton ou Schlumberger[5], les deux géants américains des Compagnies de Services Pétroliers. La plupart des guerres du siècle passée, jusqu’aux guerres d’Irak, de Libye et de Syrie incluses, ont en effet été motivées par le contrôle du pétrole, ou bien par le déni stratégique de ce pétrole afin d’empêcher d’autres nations comme la Chine[6] d’y accéder, qui aurait alors été susceptibles de devenir indépendantes de ce contrôle économique anglo-américain.

Les scientifiques russes vengés.

Les découvertes de la NASA et de l’Institut Max Planck, rendent donc justice aux découvertes si longtemps vilipendées de ce groupe d’élite de scientifiques soviétiques, qui réalisèrent  plus de 60 ans auparavant que les théories occidentales du « pétrole fossile » n’étaient que des foutaises. Au début des années 1950, l’équipe d’élite Russo-ukrainienne de géologues et géophysiciens avait en effet été mandatée, pour une mission classifiée de haute priorité (comme tout l’était en fait durant la Guerre froide en URSS) par Staline, afin donc de rendre l’Union Soviétique indépendante du bon vouloir des compagnies pétrolières occidentales[7]. Et tandis qu’ils procédaient à l’examen de la littérature scientifique occidentale au sujet des origines de ce pétrole dit « fossile », ils furent sidérés de découvrir qu’il n’y avait là pas une seule preuve expérimentale solide prouvant cette origine biologique du pétrole.

Dans l’immédiate période de l’après-Guerre froide, en 1994, à l’occasion d’une conférence scientifique discrète tenue à Santa Fé, Nouveau-Mexique, des géochimistes et géophysiciens russes et ukrainiens vinrent s’exprimer aux États-Unis. Si l’on en croit les rapports d’un observateur présent là-bas, ils étaient impatients de partager leurs découvertes au sujet de la véritable origine du pétrole avec leurs collègues scientifiques américains[8].

 

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