02.05.2016 - Construction: la campagne de maraudage entre syndicats commence

Note du Bonnet : "Des syndicats ne peuvent pas vivre si les ouvriers y sont obsédés par les sous au même degré que dans l'usine, au cours du travail aux pièces. D'abord parce qu'il en résulte l'espèce de mort moral toujours causée par l'obsession de l'argent. Puis parce que, dans les conditions sociales présentes, le syndicat, étant alors un facteur perpétuellement agissant dans la vie économique du pays, finit inévitablement par être transformé en organisation professionnelle unique, obligatoire, mise au pas dans la vie officielle. Il est alors passé à l'état de cadavre."

Simone Weil, L'Enracinement, ouvrage de référence !

 MONTRÉAL – Ce 1er mai commence officiellement une période de maraudage entre syndicats dans l’industrie de la construction — une occasion qui ne se présente maintenant qu’une fois aux quatre ans.

Pendant tout le mois de mai, les cinq organisations syndicales reconnues dans l’industrie seront en compétition pour tenter de convaincre les 175 545 ouvriers de la construction du Québec de changer d’allégeance syndicale ou, au contraire, de rester au bercail.

Les périodes de maraudage sont encadrées par des règles strictes, dont le respect est assuré par la Commission de la construction. La CCQ est une sorte de Directeur général des élections pour le scrutin syndical et la campagne de maraudage qui le précède.

«C’est seulement pendant cette période que les associations syndicales ont le droit de solliciter les travailleurs pour obtenir leur adhésion. Ils ont le droit de le faire, de les solliciter et de faire de la publicité, mais ils ont le droit de le faire seulement en dehors des heures et en dehors des lieux du travail», explique Mélanie Malenfant, porte-parole de la Commission.

La CCQ reçoit aussi les signalements, en cas de pépin. «On a mis en place des formulaires en ligne, on a une ligne téléphonique dédiée pour les plaintes et les signalements. On a aussi une adresse courriel dédiée à ça», précise Mme Malenfant.

Pourquoi tout ce déploiement? «On veut toujours éviter qu’il y ait des gestes de discrimination ou d’intimidation. Le rôle de la CCQ est de faciliter le droit de vote pour le travailleur et d’assurer le bon déroulement du scrutin», ajoute-t-elle.

Syndicats et entrepreneurs

La plus importante organisation syndicale des cinq, la FTQ-Construction, qui représente 44 pour cent des ouvriers, espère toujours atteindre le seuil des 50 pour cent grâce à cette période de maraudage.

«Le maraudage commence le 1er mai, mais le fait de montrer à tes membres que tu es le plus important et que tu fais des choses pour eux autres, pour les défendre, c’est à tous les jours. C’est dans tes actions que le monde voit ce que tu fais. Mais il faut leur rappeler», explique Yves Ouellet, directeur général de la FTQ-Construction.

Il cite en exemple la campagne que la FTQ vient de lancer pour convaincre le gouvernement, notamment, d’accorder aux ouvriers le droit à des augmentations de salaire qui seraient rétroactives à la date d’échéance des conventions collectives, lorsqu’une entente intervient entre les parties.

M. Ouellet ne croit pas que l’image de la FTQ-Construction souffre encore de certains témoignages entendus à la Commission Charbonneau. «Ces anciennes histoires-là, ça date de 2008. On est rendu en 2016. La FTQ-Construction a changé énormément; l’industrie de la construction a changé. Les travailleurs sont capables de faire la différence avec ce qu’il y a aujourd’hui. On est jugé par nos actions du jour», croit M. Ouellet.

 

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