27.04.2016 - La firme Garda est un danger pour la démocratie

À la fin mars, des étudiants de l’UQÀM ont perturbé une réunion du conseil d’administration de l’université après avoir appris que celui-ci s’apprêtait à signer un contrat de 50 millions $, d’une durée de sept ans, avec le géant de la sécurité Garda World.

Les protestataires accusent l’administration de chercher à chasser les dirigeants étudiants et de hausser les mesures de sécurité sur ce campus très politisé au moment où l’on coupe dans les programmes.

Plus grande entreprise de sécurité privée au monde, Garda ne cache pas avoir besoin d’universités, d’entreprises et de dirigeants politiques répressifs.

Stéphan Crétier, le pdg de cette entreprise montréalaise, a déclaré que la grève étudiante au Québec en 2012 avait été « positive » pour les affaires. « Naturellement, quand il y a de l’agitation quelque part – une élection en Égypte ou des troubles ici au Québec, ou un conflit de travail quelque part – malheureusement, c’est généralement bon pour les affaires».

En 2014, un portrait de Canadian Business décrivait Garda comme étant une compagnie qui « loue des bandes d’hommes armés pour protéger des clients qui travaillent dans certains des endroits les plus dangereux de la planète ». Garda est présente en Irak, en Afghanistan, en Colombie, au Pakistan, au Nigeria, en Algérie, au Yémen, en Somalie, en Libye, entre autres.

Fondée en 1995, la compagnie a vu sa croissance internationale propulsée avec les invasions de l’Irak et de l’Afghanistan au début des années 2000. Grâce à un financement de la Caisse de dépôt, l’entreprise comptait 5 000 employés dans cette région en 2007.

Alors que le militarisme étatsunien gonfle ses profits, la firme utilise le « noble Canada » comme bouclier pour se protéger des critiques. Lorsque quatre de ses employés furent kidnappés, puis tués en 2007, le dirigeant a dit que ses soldats privés en Irak étaient « perçus différemment parce que nous sommes Canadiens ».

Naturellement, il n’a pas dit si les Iraquiens tués par des mercenaires, n’ayant pas à répondre de leurs actes, partagent ce sentiment quand ils découvrent que les balles ont été tirées par un employé d’une entreprise canadienne.

Garda a aussi été au centre d’une controverse en Afghanistan. En 2007, deux de ses employés britanniques ont été interpelés en possession de douzaines de AK-47 non-enregistrés et ont dû passer trois mois en prison. Deux ans plus tard, le chef des opérations de Garda en Afghanistan, Daniel Ménard, a été emprisonné pendant deux semaines pour une accusation similaire.

Commandant des Forces canadiennes en Afghanistan en 2009-2010, Ménard a quitté l’armée après un procès en cour martiale où il était accusé d’avoir déchargé son arme imprudemment et d’avoir eu des relations sexuelles avec une personne subordonnée.

En 2013, Garda a initié des opérations au Nigeria pour fournir un « support logistique » aux multinationales du pétrole qui ont fait face à des attaques politiques et criminelles. Cette même année, Garda a aussi loué une villa à Mogadiscio en Somalie pour y loger des sous-traitants du secteur de l’énergie et des travailleurs en développement international qu’elle accompagne aussi dans leur déplacements dans le pays.

En 2014, le rapport d’un groupe de travail de l’ONU sur l’emploi de mercenaires a remis en question le rôle grandissant joué dans le pays par les entreprises de sécurité occidentales.

 

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