26.04.2016 - La débâcle en Libye

Les retombées de la crise qui perdure en Libye se feront sentir durement dans les pays européens, ceux du Sud en particulier.

Les milices de Tripoli et des villes de l’ouest continuent à se faire des centaines de millions de dollars en envoyant toujours plus de dizaines de milliers de migrants vers l’UE.

La situation s’est encore dégradée, la semaine dernière, à la suite d’un certain nombre de déclarations et d’événements, mais si vous ne lisez que les médias mainstream, je ne vous en voudrai pas d’avoir un avis différent. D’abord, Le ministre des Affaires étrangères de la Grande-Bretagne, Philip Hammond, a annoncé qu’il n’avait pas besoin du Parlement pour envoyer des troupes qui impliqueraient le Royaume-Uni dans un bourbier similaire à celui qu’elles ont subi en Afghanistan. Hammond a rétropédalé, quelques heures plus tard, sous la pression du Parlement.

Pendant ce temps, l’ONU et l’UE ont également déclaré qu’ils allaient changer le statut de reconnaissance officielle internationale de la Libye, en le faisant passer de la chambre des représentants (HOR) à Serraj, sans attendre que la chambre des représentants reconnaisse le gouvernement d’entente nationale (GNA), ce qui donnerait à Serraj, qui a été nommé par l’ONU, le contrôle de vastes actifs étrangers de la Libye, estimés à 140 milliards de dollars.

La saga a continué, lundi soir, quand Serraj s’est adressé, par écran vidéo interposé, à plus de 50 Grands de ce monde, à savoir les ministres des Affaires étrangères et de la défense de l’Union européenne réunis pour un dîner au Luxembourg.

Le fait que la chambre des représentants de Tobrouk n’ait toujours pas décidé d’accepter le gouvernement d’entente nationale n’a pas empêché Federica Mogerini, de l’UE, de réagir illogiquement, le soir même, à la déclaration de Serraj, en lui promettant 100 millions d’euros, perpétuant ainsi la mascarade de son gouvernement d’unité !

Les lecteurs se souviennent peut-être qu’il y a plus de deux semaines, Serraj est arrivé à Tripoli, en bateau, avec seulement 7 hommes, tout ce qui restait d’un Conseil présidentiel qui devait compter 9 hommes. Et où sont les 30 ministres et les 60 vice-ministres qui composent le gouvernement d’entente nationale ?

Arraché à l’obscurité par l’ONU, Fayez Serraj, un homme d’affaires de Tripoli, a été choisi pour ramener la paix en Libye et mettre fin à la guerre entre le gouvernement islamiste du Salut national à Tripoli et le parlement élu (HOR) à Tobrouk. Serraj a aussi pour mission d’écraser, à la tête d’une armée libyenne unie, tout à la fois ISIS et les gangs de migrants clandestins, les deux casse-têtes libyens de l’Occident. Une mission impossible !

Pour préserver cette illusion, les dignitaires occidentaux ont organisé des visites dans la capitale libyenne, un spectacle virtuel digne du « Village Potemkine ».

 

Lire la suite sur Le Grand Soir, traduction depuis Moon of Alabama

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