20.04.2016 - Treize ans après avoir envahi l’Irak, les États-Unis font toujours les mêmes erreurs

Les préparatifs de la guerre de 2003 ont été accompagnés de beaucoup de désinformation. Mais aujourd’hui, il n’y a même plus un semblant de débat sur l’intervention militaire

Il y aura treize ans dimanche que nous avons envahi l’Irak, mais les nouvelles à la télé ne vous en parleront presque pas. Peut-être y a-t-il trop d’anniversaires de guerres ces temps-ci pour en garder la trace, ou peut-être est-ce que notre pays n’a quasiment rien retenu de la pire débâcle de politique étrangère qu’ait connue notre génération.

Le gouvernement étatsunien a célébré l’anniversaire de la guerre en Irak en annonçant qu’il allait envoyer plus d’hommes sur le terrain. Vous vous souvenez sûrement que cette guerre était censée être “finie” il y a plus de trois ans. Pourtant des milliers d’hommes y ont été renvoyés depuis fin 2014 pour combattre l’ÉI (l’État Islamique), un groupe dont la création est directement liée à la première guerre en Irak – à moins qu’on l’appelle seconde, suivant la façon de compter.

Au total, les États-Unis ont bombardé l’Irak pendant 25 ans, sous les quatre derniers présidents (vous pouvez visionner un montage vidéo montrant chacun des quatre annonçant respectivement sa campagne de bombardement, ici). Et si vous écoutez les candidats qui sont en tête pour l’investiture de chacun des partis, vous pouvez parier que cette série arrivera à cinq dès le jour de leur intronisation à la Maison-Blanche.

Donald Trump et Hillary Clinton ont tous deux appelé à une expansion de l’action militaire au Moyen-Orient, en réponse à l’ÉI. Trump a évoqué plusieurs fois “un bombardement qui ferait un enfer” de leurs champs pétroliers, bien qu’il n’ait pas eu peur de qualifier de “désastre” la guerre en Irak.

Il est difficile de savoir si Clinton a tiré quelque leçon que ce soit de la guerre en Irak. Elle a décrit son vote en faveur de la guerre, à titre de sénatrice, comme une erreur ; mais cela ne l’a pas empêchée de partir à la charge contre la Libye en 2011, pour renverser un autre dictateur, pour n’aboutir qu’à faire tomber le pays entre les mains de terroristes. Elle a poussé à une stratégie identique pour traiter le cas Bachar el-Assad.

Hillary Clinton, lors d’un événement public en novembre 2015, a fait cette franche remarque peu mentionnée dans les reportages : selon elle, les États-Unis auraient l’obligation d’envoyer des troupes au sol en réponse à l’ÉI.

Mais combien d’Américains savent qu’en fait nous avons déjà des troupes au sol qui combattent en Irak et en Syrie, malgré la promesse, réitérée 16 fois au moins par Obama, qu’il n’y aurait “pas de troupes au sol” dans cette bataille ?

 

Lire la suite sur Les Crises, traduction depuis The Guardian

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