16.04.2016 - Macédoine: l'UE et les Etats-Unis mettent en garde Skopje après une amnistie

Skopje - L'amnistie de responsables politiques décrétée mardi par le président Ivanov enfonce la Macédoine dans une crise qui la paralyse depuis deux ans, hypothéquant le rapprochement avec l'Europe de cette république déjà confrontée à la crise des migrants.

Ce pardon, qui met de facto un terme aux poursuites liées au scandale des écoutes téléphoniques illégales de milliers de personnes imputées au pouvoir, a été accueilli par une sévère mise en garde de l'Europe et des États-Unis.  

Il a suscité la colère de centaines d'opposants à Skopje qui, comme la veille, sont descendus dans la rue mercredi en début de soirée, protestant dans le calme devant les bureaux du procureur spécial qui était en charge de l'enquête interrompue par Ivanov, a constaté une journaliste de l'AFP. Des partisans du président se sont également réunis, avec l'intention de se rendre devant le Parlement. 

La double pression internationale et de l'opposition, n'a pas ébranlé Gjorge Ivanov, qui mercredi, en déplacement à la frontière grecque, a lâché aux journalistes: "Ce que j'avais à dire, je l'ai dit hier. Je reste là-dessus.

Affirmant y voir le seul moyen de sortir de l'impasse dans laquelle se trouve le pays, Gjorge Ivanov a "mis un terme aux procédures judiciaires contre les responsables du gouvernement et de l'opposition". En l'espèce, une enquête ouverte fin 2015 dans un scandale d'écoutes de politiques, de chefs religieux, de journalistes.  

Cette amnistie n'est "pas en cohérence avec ma conception de l'état de droit", a regretté mardi soir le commissaire européen à l'élargissement Johannes Hahn. Mercredi, l'ambassadeur américain à Skopje a été aussi lapidaire: "Un pardon général sans respect de la procédure protège les hommes politiques corrompus et leurs associés". 

Aux yeux de l'opposition, Nikola Gruevski, véritable homme fort du pays et du parti au pouvoir, le VMRO-DPMNE (droite conservatrice), est le chef d'orchestre du système illégal d'écoutes qui aurait été mis en place. En tant que tel, celui qui a été Premier ministre de 2006 à sa démission en janvier, est aussi le premier bénéficiaire du pardon présidentiel. 

 

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