13.04.2016 - Affaire Yves Michaud : ça a assez duré !

L’Assemblée Nationale doit retrouver son honneur perdu

Plus de quinze ans après ce sombre 14 décembre 2000 où l’Assemblée Nationale du Québec vota aveuglément et dans la précipitation une motion scélérate contre le citoyen Yves Michaud pour des propos qu’il n’a jamais tenus, l’injustice court toujours et la réparation envers cet homme exceptionnel se fait toujours attendre.

Notre Assemblée Nationale s’est drapée dans le déshonneur, dans la honte, dans l’indignité, et il est plus que temps que cesse cette mascarade et que notre grande institution retrouve ses marques en faisant marche arrière, en présentant des excuses à ce grand serviteur de notre État qu’est M. Yves Michaud. Oui, cette erreur entache le parcours de l’Assemblée Nationale.

L’ancien premier ministre Bernard Landry a rappelé ce jeudi 31 mars lors de la conférence de presse organisée à Montréal par le Comité de solidarité Yves Michaud pour faire le point sur ce scandale qui dépasse l’entendement, qu’une cinquantaine d’élus de l’époque se sont rendus compte du « piège » qui leur avait été tendu et ont fait amende honorable en présentant depuis leurs excuses à M. Michaud. Bernard Landry fut le premier à le faire, s’étant rapidement rendu compte de l’injustice qui avait été faite à son collègue et ami, notamment qu’un principe de justice fondamental avait été balayé de la procédure, celui qui se résume par l’expression chère à notre ancien premier ministre, audi alteram partem (entendre l’autre côté). Même le député péquiste, André Boulerice, l’un des instigateurs de l’infâme motion, fit amende honorable et s’excusa.

D’autres excuses individuelles sont encore attendues – elles s’imposent pour toute personne d’honneur – que ce soit chez les élus péquistes de l’époque ou chez les libéraux. Aucun de ces derniers d’ailleurs n’a présenté d’excuses à ce jour à Yves Michaud. Mais le grand geste, « la chose honorable à faire » pour employer cette expression parlementaire, demeure la nécessité d’excuses officielles de la part de l’Assemblée Nationale sous la forme d’une motion. C’est ce que prône le président de l’Assemblée Nationale de l’époque (1996-2002), Jean-Pierre Charbonneau, qui a reconnu que l’inique motion fut une grave erreur de la plus haute institution de notre État et que cette dernière doit à tout prix « redorer son blason ». « Qu’attendent les chefs de parti pour présenter une motion en bonne et due forme, a-t-il demandé jeudi, pour l’annoncer dans le feuilleton et passer au vote ? Le débat n’est même pas nécessaire. »

« On n’a pas le droit, a ajouté la veuve de Jacques Parizeau, madame Lisette Lapointe, de déshonorer une personne de cette façon-là. »

Est-il besoin de rappeler encore une fois les propos tenus lors des États généraux sur la situation et l’avenir de la langue française au Québec, le 13 décembre 2000, pour lesquels Yves Michaud avait été si vertement blâmé, pour démontrer toute l’ignominie de ce blâme ?

 

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