13.04.2016 - Energie du futur : les pistes de la photosynthèse

Depuis des milliards d'années, les plantes produisent de l'énergie nécessaire à leur développement, à l'aide de la photosynthèse, un processus qui consiste à absorber l’énergie solaire pour la transformer en sucre.

Rien n'empêche d'utiliser ce sucre pour obtenir, après traitement, une ressource utilisable par les humains pour leur industrie, c'est qu'on appelle un biocarburant. Avantage, cette opération n'augmente pas le taux de CO2 dans l'atmosphère, puisque le gaz carbonique libéré n'excède pas en quantité celui précédemment absorbé par la plante.

Cela semble idéal. Hélas, ce n'est plus un mystère : les biocarburants ne sont pas la solution. Leur exploitation nécessite de recycler des terrains agricoles et exige de recycler des plantes, comme le maïs, qui pourraient être consacrées à l'alimentation.

Un avenir pour les biocarburants

Cela dit, les biocarburants d'aujourd'hui ne seront peut-être pas ceux de demain. Dans son livre, The Infinite Ressource (mentionné dans notre précédent article), Ramez Naam, les voit évoluer au fil de trois générations.

La première, c'est l'actuelle production d’éthanol à partir de maïs, notamment. La seconde, elle, implique une procédure plus subtile. Elle consiste essentiellement à casser la cellulose, qui se trouve, non pas dans les seules graines - comme c'est le cas avec le bioéthanol de maïs –, mais dans toute la plante. L'idée est d'augmenter la production de biocarburants sans exiger toujours plus de terres. Par exemple, selon M. Naam, les termites détiendraient une solution. En effet, le corps de ces charmants insectes contient des bactéries capables d'effectuer le processus recherché. Ainsi, raconte-t-il, en utilisant ces organismes, la société américaine ZeaChem a produit en 2011 plus de 7 500 litres d'éthanol par an et par acre de peupliers (un acre correspond à environ 4 046 m²), soit sept fois plus que ce qu'on obtient avec du maïs.

Mais la troisième génération de biocarburants pourrait être encore plus efficace : elle ne suppose plus d'exploiter des terres cultivables, mais la surface des étangs et les algues qui la peuplent.

Les algues ont plusieurs avantages. Tout d'abord, ces organismes sont capables de stocker une grande quantité d’énergie, sous la forme "d'huile d'algue", qui doit ensuite être raffinée pour donner du carburant. Ensuite, bien évidemment, leur culture n'implique pas d'utilisation de terres arables, mais nécessite seulement d'exploiter à peu près n'importe quel milieu aqueux, y compris l'eau sale ou non potable. Et, argumente M. Naam, alors que l’éthanol de première génération fournit juste un peu plus d'énergie que sa production n'en consomme, les algues pourraient, quant à elles, donner cinq fois plus d’énergie que leur élevage en réclame.

Ces organismes aquatiques suscitent un intérêt croissant. Ainsi, en 2011, la compagnie aérienne United Airlines a effectué un premier vol utilisant exclusivement un carburant issu d'algues.

Toutefois, explique M. Naam, le carburant à base d'algues est aujourd'hui trop cher (9 dollars le "gallon", c'est-à-dire un peu moins de 4 litres) : ce qui limite sa production industrielle. Les prix pourraient pourtant descendre jusqu'à un 1 dollar le gallon, selon certains, comme Barbara McQuiston, qui a prophétisé une telle baisse des coûts lorsqu'elle travaillait à l'Agence pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA) aux États-Unis en 2010.

 

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