12.04.2016 - Il était une fois dans... l’Est du Québec

La Commission Charbonneau, aussi décevant qu’ait pu être son dénouement, aura quand même eu le mérite d’éclairer notre lanterne sur les méthodes utilisées par le Parti Libéral du Québec pour se financer et se faire élire. Dans la foulée des premières révélations de la Commission Gomery, elle nous aura également permis de comprendre le rôle très important que jouait l’ancien ministre Marc-Yvan Côté, surnommé fort à propos « le beu de Matane », dans l’organisation électorale tant du PLC que du PLQ dans l’Est du Québec.

Ses travaux et les enquêtes de l’UPAC ont d’ailleurs abouti à son arrestation spectaculaire le 17 mars dernier, le jour du budget, et à celle de Nathalie Normandeau, vice-première ministre sous Jean Charest, sous des accusations de fraude, corruption et abus de confiance, un triste précédent dans l’histoire politique du Québec.

Mais l’histoire ne s’arrête évidemment pas là, et le commissaire Lafrenière de l’UPAC, dont le mandat vient justement d’être renouvelé pour cinq ans, a bien pris la peine de préciser que ses troupes enquêtent toujours sur plus d’une quarantaine de dossiers, ce qui nous permet de comprendre que, sur le nombre, il en reste sûrement qui impliquent le gouvernement Charest et possiblement le gouvernement Couillard.

Premier Tech

La semaine dernière, le ministre Sam Hamad était obligé de démissionner à la suite de révélations de l’émission Enquête de Radio-Canada qui soulevaient des interrogations sur le rôle qu’il aurait joué dans l’attribution de subventions accordées à Premier Tech, une entreprise du bas du fleuve au conseil d’administration de laquelle siégeait jusqu’à tout récemment, et depuis 1994 ( ! ), son ancien collègue de chez Roche et comparse politique Marc-Yvan Côté, à titre de vice-président.

De cette longue association de Marc-Yvan Côté avec Premier Tech, des liens personnels qu’il a pu tisser avec Sam Hamad alors qu’ils étaient collègues à la haute direction chez Roche de 1998 à 2003, et de leur implication commune dans l’organisation du PLQ, on peut certainement inférer que Sam Hamad était au fait de l’implication de son comparse dans Premier Tech et de son intérêt dans le développement des affaires de cette entreprise depuis plusieurs années. Or un de ses champs d’activité est le traitement des eaux usées. Elle a d’ailleurs développé un équipement sanitaire très efficace appelé à remplacer les fosses septiques des résidences éloignées.

Marc-Yvan Côté n’hésite pas à combiner ses activités d’organisation électorale dans l’Est du Québec au développement des affaires de Roche et de Premier Tech, comme en témoigne cette pièce déposée par les enquêteurs de la Commission Charbonneau sous la cote 163P-1793.

 

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