07.04.2016 - Unifor syndicalise 200 employés de Bell

Le 21 et 22 mars derniers, les travailleuses et les travailleurs du service à la clientèle de Bell Télé ont été appelés à se prononcer sur leur possible syndicalisation.

C’est dans une proportion de 80 % que les salariés ont choisi le syndicat Unifor pour les représenter. Un vote sans équivoque et courageux, car comme le précise John Caluori, directeur adjoint chez Unifor. « Bell est un employeur sans merci. C’est dur de négocier et dur de se syndicaliser avec Bell. En mon sens, les employés ont fait preuve de courage, mais ils ont aussi pris la meilleure décision de leur vie. »

Certains se rappelleront de la fermeture de plusieurs boutiques appartenant à Bell Canada à l’été 2008, fermetures qui semblaient étrangement liées au processus de syndicalisation entamé par le Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP-FTQ). Les sept magasins – trois à Montréal, un à Granby, un à Québec et deux à Ottawa – ont été fermés en raison de leur faible rentabilité, assurait-on du côté de Bell. Une boutique à Montréal, le magasin de Québec et de Granby étaient alors en processus de syndicalisation avec le SCEP, qui a depuis fusionné avec les TCA pour former Unifor.

Les salariés au service à la clientèle de Bell Télé, soit environ 200 personnes, majoritairement des femmes et des immigrantes, ont donc manifesté leur volonté de façon claire. « Un vote à 80 %, pour 200 employés, c’est plutôt rare. Il est difficile de syndicaliser autant de salariés aujourd’hui sans tenir des campagnes de longue haleine », déclare John Caluori. M. Le vote est en effet intervenu après une campagne de recrutement très rapide auprès des travailleurs basés à Dorval.

Ce vote secret, maintenant une étape obligatoire depuis l’adoption du nouveau Code canadien du travail, fait suite à un processus d’accréditation qui prévoit que des cartes d’adhésion au syndicat soient déposées de façon majoritaire. Même si un peu plus de 70 % des salariés se sont procurés une carte de membre, le Conseil canadien des relations industrielles (CCRI) demande maintenant un vote secret obligatoire.

Cette nouvelle étape permet souvent à l’employeur de décourager ses employés et de faire campagne activement pour bloquer le processus de syndicalisation. Dans le cas de Bell, la proportion de salariés souhaitant s’affilier à Unifor était encore plus importante au moment du vote obligatoire.

« C’est environ 10 % d’employés de plus qui ont choisi de nous faire confiance. C’est fascinant! Généralement, on observe toujours une réduction. Ça nous a énormément surpris. À ce sujet, il faut féliciter le travail de l’équipe de recrutement dans ce dossier », mentionne M. Caluori.

Entre le dépôt des cartes de membre et le vote secret s’écoulent deux semaines, où l’employeur réunit généralement les salariés pour leur promettre des augmentations ou de meilleures conditions de travail. Mais pour M. Caluori, Bell n’a pas réussi à convaincre ses employés parce que l’employeur n’a plus aucune crédibilité auprès de l’équipe au service à la clientèle.

 

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