04.04.2016 - La Grèce exige des explications du FMI après la révélation explosive d'observations "catastrophes"

INTERNATIONAL - La révélation de commentaires de représentants du Fonds monétaire international laissant entendre que l’institution pourrait menacer de se retirer du plan de sauvetage de la Grèce suscite la colère d’Athènes et pourrait compromettre les négociations sur la dette du pays.

Ce samedi 2 avril, le HuffingtonPost américain a obtenu, en exclusivité, communication d’un courrier confidentiel envoyé par le premier ministre grec à la directrice générale du FMI Christine Lagarde. Dans cette lettre, Alexis Tsipras exige des explications sur les propos polémiques prononcés le 19 mars lors d’une conférence téléphonique entre Poul Thomsen, directeur Europe du FMI, Delia Velculescu, chef de la mission du FMI en Grèce, et la fonctionnaire du Fonds Iva Petrova.

Wikileaks a dévoilé samedi une retranscription de cette conversation, au cours de laquelle Poul Thomsen et Dalia Velculescu affirment que seule une nouvelle crise pourrait pousser la Grèce et l’Allemagne à honorer leurs obligations dans le cadre du plan de sauvetage du pays. Delia Velculescu y exprime ses craintes qu’au vu du temps nécessaire pour aboutir à un accord entre les deux pays, le report d’une réunion serait une “catastrophe”.

Crise de confiance

Alexis Tsipras veut savoir si l’opinion de Poul Thomsen et Delia Velculescu qui ressort de cette conversation, selon laquelle le FMI devrait s’appuyer sur un “incident de crédit” susceptible de déboucher sur une crise pour forcer la main de la Grèce “reflète la position officielle du FMI”. Si tel est le cas, Tsipras met l’institution au défi de défendre cette approche, au vu des normes en vigueur en matière de négociations. “Utiliser un incident de crédit comme moyen de pression à l’encontre de la Grèce et des autres États membres dépasse clairement les limites du processus de négociation tel que nous l’envisageons”, écrit-il.

Le premier ministre se demande également si la Grèce “peut faire confiance” au FMI pour négocier “de bonne foi” après la révélation des propos de Thomsen et Velculescu, qui suggèrent selon lui qu’ils souhaiteraient retarder les négociations afin de précipiter un “incident de crédit”. “J’espère sincèrement que la position du FMI demeure d’aboutir rapidement à une conclusion positive et durable des pourparlers, et je suis certain que vous prendrez toutes les mesures nécessaires pour que le processus de négociations reste sur les rails”, écrit Tsipras.

La Grèce a par le passé accusé Poul Thomsen de sciemment saboter les discussions, lorsque le FMI refusait de faire des compromis sur la baisse des retraites grecques, après que le gouvernement avait proposé des solutions alternatives, à l’impact fiscal équivalent.
Le gouvernement grec perçoit la conversation entre Poul Thomsen et Delia Velculescu comme un nouveau signe de la mauvaise foi du FMI, mais la transcription révèle que les représentants de l’institution doutent de la volonté des pays européens à s’accorder sur une réduction de la dette.

 

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