Antoine Labelle (1833-1891) a joué un rôle fondamental dans le développement des Pays d'en haut, l'actuelle région des Laurentides. Homme d'action, il n'a pas hésité à se rapprocher des milieux politiques pour arriver à ses fins. L'historien Éric Bédard raconte le parcours de ce colonisateur, une figure qui a marqué l'imaginaire collectif.
Attirer les colons dans les Pays d'en haut
En 1856, Ignace Bourget ordonne prêtre Antoine Labelle. De 1859 à 1868, celui-ci est responsable des paroisses des villages de Saint-Antoine-Abbé et de Saint-Bernard-de-Lacolle, près de la frontière américaine. Il voit alors nombre de Canadiens français quitter le Québec pour aller s'établir dans le nord-est des États-Unis.
Témoin de cet exode et frappé par la crise économique de 1873, il décide par la suite d'attirer des colons dans la région de Saint-Jérôme, sa nouvelle paroisse. Il se préoccupe du développement de l'agriculture et des ressources naturelles des Pays d'en haut. Il souhaite que l'agriculture devienne le moteur économique de la région. Le curé Labelle contribue aussi à la création de villes et de villages, encouragés par la construction d'un chemin de fer.
Le curé Labelle en politique
Le curé Labelle a des assises en politique et dans le milieu des affaires. Il voit son projet de développement du nord comme un projet patriotique de reconquête. En 1888, le premier ministre Honoré Mercier le nomme sous-commissaire au développement de l'agriculture et de la colonisation. Cette fonction est l'équivalent d'un sous-ministre. Il mobilise alors tout un ministère en faveur de la colonisation.
Le passage d'Antoine Labelle à Québec dérange la hiérarchie religieuse. Son supérieur, Édouard-Charles Fabre lui demande de revenir à Saint-Jérôme. Le premier ministre Honoré Mercier intervient alors auprès du pape Léon XIII, qui donne malgré tout raison à l'archevêque. Cette décision marque l'aventure du curé Labelle. Celui-ci va littéralement en mourir.
Le rêve du curé Labelle raconté par l'historien Éric Bédard
Source : Radio Canada