26.03.2016 - Zénobie accueille Assad, le sultan dans ses derniers retranchements

La partie antique de Palmyre, capitale de la belle reine Zénobie, a été libérée par l'armée syrienne. Plusieurs jours de bombardements russes ont précédé l'assaut d'aujourd'hui, prouvant s'il en était encore besoin que le retrait russe n'était que partiel. Nous l'avions répété à plusieurs reprises :

Tactiquement parlant, le retrait partiel ne change rien. Les combats dans l'ouest syrien, contre des groupes mobiles disséminés dans un mouchoir de poche, requéraient une réactivité très rapide (chasseurs, drones...) La guerre contre l’État Islamique ressemble à une guerre plus conventionnelle avec des positions établies, connues. Dans ce genre de combat, les missiles Kalibr tirés depuis la Caspienne ou la Méditerranée feront merveille, aidés par les bombardiers et les hélicoptères qui restent en Syrie. D'ailleurs, certains ont déjà été transférés vers la base d'Homs, plus proche du front contre Daech, et l'aviation russe vient de pilonner l'EI à Palmyre.

Les combats continuent dans les autres parties de la ville où subsistent des poches de résistance, mais le gros du travail semble être fait. Pour Daech, c'est une mauvaise nouvelle même si le groupe califalo-djihadiste a gagné du terrain sur les autres rebelles (dont Al Qaeda) dans l'extrême-sud du pays, dans la région de Deraa.

Voisin, Israël se garde bien d'intervenir... ainsi que les forces syriennes pour l'instant. Pour Damas, désormais lié par les engagements du cessez-le-feu, c'est en effet du pain béni : le sud syrien est à peu près le seul endroit du pays où la rébellion modérée a une existence réelle. Le scénario est écrit : le calife Ibrahim se débarrasse des rebelles que les loyalistes ne peuvent toucher avant de se faire détruire par ces mêmes loyalistes aidés par les Sukhoïs russes.

Ailleurs, le régime avance également dans la Ghouta orientale contre Al Qaeda et Jaysh Islam, groupe soutenu par l'Arabie Saoudite. Le fait que personne ne proteste internationalement en dit long sur la réussite du saucissonnage de la rébellion syrienne par Moscou. Pour rappel, voici ce que nous écrivions au lendemain de la trêve fin février, alors que beaucoup s'interrogeaient sur la pertinence de la décision de Poutine :

"L'un des éléments qui me paraît le plus important est, selon une antique tactique russe, le saucissonnage de la rébellion. L'opposition à Assad est en ruines et divisée comme jamais entre ceux (minoritaires mais médiatiques) qui ont accepté la trêve et ceux, les djihadistes (majoritaires), qui la refusent. Désormais, toute ambiguïté est levée et le "camp du Bien" ne trouvera rien à y redire : ceux qui continuent le combat contre Assad sont des terroristes qu'il faudra traiter comme tel."


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