Par Caroline de Francqueville Hansen, consultante indépendante spécialisée en analyse de tendances et prospective, au Danemark.
Au cours des cinq dernières années, le Danemark a réduit d’environ 25 % son gaspillage alimentaire, ce qui représente une économie de presque 600 millions d’euros. À quoi tiennent ces réussites ? Notre contributrice passe en revue les acteurs et les principales initiatives locales qui ont permis une telle avancée.
Baptisé dans les colonnes de We Demain “pays le plus vert du monde ”, le Danemark fait aussi figure de premier de classe dans la lutte contre le gâchis alimentaire. Ses résultats sont probants : au cours des 5 dernières années, le pays a réalisé une réduction d’environ 25 % de son gaspillage alimentaire, selon les chiffres du Conseil Danois pour l’Agriculture et les Produits Alimentaires (Landbrug og Fødevarer), ce qui représente une économie de presque 600 millions d’euros. À quoi tiennent ces réussites ?
Les actions de l’association Stop Spild Af Mad (Cessez le gâchis alimentaire) ne sont certainement pas étrangères à ces résultats. Fondé il y a 8 ans par Selina Juul, cet organisme indépendant multiplie les campagnes et programmes pour sensibiliser la population dès le plus jeune âge et impliquer les principaux acteurs dans cette lutte. Ainsi, plus de 9 500 restaurants, hôtels et institutions disposant d’une cuisine industrielle affichent désormais le certificat REFOOD, attestant de leur engagement contre le gaspillage alimentaire.
De même, nombre de ces organisations et grossistes du pays travaillent en partenariat avec la Banque Alimentaire nationale (Fødevarebanken ), qui gère la redistribution des invendus aux associations concernées, telles que l’Auberge des sans abris. Une véritable logistique doit en effet être mise en place pour rendre les bonnes intentions effectives.
Ainsi, Selina Juul est réservée face à la récente loi française interdisant aux distributeurs du secteur alimentaire de rendre leurs invendus impropres à la consommation. Les associations qui vont profiter de ces surplus vont-elles être en capacité de les absorber ou crouler sous la nature ? Si le second scénario se réalise, le problème n’aura été que déplacé…