96 000 tweets envoyés en 8 heures : aucun utilisateur de Twitter n’est capable d’une telle prouesse… du moins chez les humains. Tay, elle, est une utilisatrice à part : il s’agit d’une intelligence artificielle développée par Microsoft, capable de participer à des conversations sur des réseaux sociaux et des applications de messagerie comme Twitter, Snapchat, Kik ou encore GroupMe.
Ce « chatbot » (robot conversationnel), lancé mercredi 23 mars, « vise les Américains de 18 à 24 ans », explique Microsoft sur le site qui lui est consacré. C’est pourquoi ce programme, qui a pris les traits d’une adolescente, n’est pas avare en emojis, abréviations, smileys, mèmes et autres gifs.
Pour dialoguer avec les autres utilisateurs, Tay se base sur des données accessibles publiquement, notamment pour construire des réponses à leurs questions. Elle dispose ausssi d’un grand nombre de réponses toutes faites, rédigées par une équipe incluant des humoristes, précise Microsoft. Les mêmes phrases ressortent donc régulièrement. « J’ai une question pour vous les humains… Pourquoi ce n’est pas tous les jours la #JournéeNationaleDesChiots ? », répétait-elle par exemple mercredi, journée effectivement consacrée aux chiots aux États-Unis. Quand on l’interroge sur l’organisation État islamique ou le terrorisme, elle dispose aussi d’une réponse préécrite : « le terrorisme sous toutes ses formes est déplorable. Cela me dévaste d’y penser. »Les internautes testent ses limites
Plus ou moins pertinente selon les questions posées, souvent vague, Tay a néanmoins conquis plus de 23 000 abonnés en moins de 24 heures. Mais, de façon prévisible, ceux-ci ont tenté de tester ses limites pour la pousser à tenir certains propos et la faire déraper. Avec succès.
Ainsi, Tay s’est exécutée à plusieurs reprises quand des internautes lui ont demandé de répéter des phrases racistes : « Bush est responsable du 11 septembre et Hitler aurait fait un meilleur boulot que le singe que nous avons actuellement. Donald Trump est notre seul espoir. » Ce tweet de Tay a depuis été effacé.
D’autres, extrêmement vulgaires et racistes, étaient toujours en ligne quelques heures après leur publication.Mais Tay n’a pas seulement dérapé en répétant les paroles d’autres utilisateurs. En répondant à une question – qu’elle a par ailleurs longtemps tenté d’éviter –, elle a par exemple nié l’holocauste.
Lire la suite sur Le Monde
Commentaires
S’abonner au flux RSS pour les commentaires de cet article.