14.03.2016 - Walid Ben Talal, nouveau poisson pilote de la normalisation saoudo israélienne

L’accord sur le nucléaire iranien a conduit l’Arabie saoudite à se lester de ses menus fretins, les journalistes Osmane Al Omeir et Abdel Rahman ArRached, pour tenter de propulser un «grand dans la cour des grands» en assignant à un membre de la famille royale, en la personne de Walid Ben Talal, le plus médiatique des princes saoudiens, la mission de poisson pilote de la normalisation saoudo-israélienne.

Poids lourd de la finance internationale, mais poids plume de la galaxie wahhabite, l’homme a déjà donné des gages, et, à défaut d’un grand destin national, s’est déjà drapé de philanthropie en compensation d’une carrière politique contrariée.

«Les Arabes doivent renoncer à leur acrimonie à l’égard de la nation juive et à œuvrer en vue d’un Moyen orient prospère», a-il-déclaré annonçant au quotidien saoudien Oukaze son intention d’effectuer un pèlerinage à la Mosquée Al Aqsa, 3e Haut Lieu Saint de l’Islam, sous occupation israélienne, pour une visite de 7 jours. «Tous mes frères et sœurs musulmans doivent comprendre qu’il est un impératif moral que pour les Arabes de renoncer à leur hostilité envers le peuple juif».

«Mon souverain, le Roi Salmane, m’a donné instruction d’établir un dialogue direct avec les intellectuels israéliens en vue d’établir des relations amicales avec nos voisins israéliens». (1)
Cette déclaration, intervenue le 2 juillet 2015, soit douze jours avant la finalisation de l’accord sur le nucléaire iranien, est survenue au lendemain d’une surprenante décision du Prince d »affecter sa fortune à un fonds philanthropique.

 

Le classement «Forbes» estime sa fortune à 28 milliards de dollars et le situe à la 21e place des milliardaires.

Propriétaire de Kingdom Holding Company, le milliardaire saoudien et à la tête d’un holding englobant dans son portefeuille 5% de News Corporation qui regroupe les studios de cinéma 20th Century Fox, les chaînes de télévision Fox News, Sky Deutschland, Sky Italia, les magazines et journaux The Wall Street Journal, The Times, The Sun et New York Post, ainsi que de participations dans de nombreuses sociétés (Twitter, le palace Four Seasons George V à Paris, en passant par Citigroup ou Euro Disney.

Al-Walid a indiqué à cette occasion qu’il allait se consacrer «à jeter des ponts entre les cultures, promouvoir les droits de femmes, aider les jeunes, apporter des secours en cas de catastrophe naturelle».

Tant dans sa déclaration à l’intention de l’opinion israélienne ou les expressions «nation juive», et «peuple juif» abondent, comme en résonance aux doléances israéliennes, que dans son annonce de la création d’un fonds philanthropique, Al Walid a complètement passé sous silence le fait palestinien, pas plus dans son aspect politique, notamment la judaïsation rampante d’Al Qods, -la ville sainte dont son roi en est théoriquement le gardien-, que dans son aspect humain, les dures conditions de vie de la population palestinienne soumise à l’occupation et contrôlée par 700 barrages militaires. En se plaçant hors politique, le prince a présenté sa démarche comme un geste œcuménique envers une religion abrahamique.

 

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