12.03.2016 - A Miami, Clinton affronte une super-tempête

Lancé à pleine allure, le mouvement en faveur de Sanders a rencontré, hier soir, un écho inattendu du côté des électeurs latinos. Hillary Clinton est entrée dans une phase dangereuse de sa campagne.

Hillary Clinton et Bernie Sanders se sont affrontés pendant deux heures, hier soir à Miami et face aux caméras de CNN, pour leur dernier face-à-face avant une série de primaires virtuellement décisives. Apparemment sereine, forte d’une avance de 224 délégués et une réserve de 461 « super délégués », l’ancienne Secrétaire d’Etat ne s’attendait visiblement pas à la tournure du débat. C’est un feu quasi-continu et nourri qui s’est déchaîné face à elle, non seulement de la part du sénateur du Vermont mais également, détail important, des trois journalistes hispaniques conduisant les débats. A l’applaudimètre, il ne fait aucun doute que Sanders a fait forte impression, vingt-quatre heures après avoir remporté le Michigan, faisant taire les observateurs, nombreux, qui annonçaient un possible « clap de fin » pour le candidat socialiste.

Les "super-délégués" en question

L’enjeu était important. Dans cinq jours, la Floride, l’Illinois, le Missouri, la Caroline du Nord et l’Ohio donneront leur verdict, avec au total 792 délégués en jeux. Si l’élan confirmé de Sanders prend encore de l’ampleur à l’occasion de cette journée cruciale, Clinton se trouvera confronté à une difficulté majeure : plus le nombre de délégués acquis à la cause de Sanders augmente, plus les « super délégués » déjà positionnés en faveur de Clinton se retrouvent sous pression, et plus il devient improbable que celle-ci ne fassent appel à leurs votes lors de la convention nationale démocrate. Le parti ne prendrait pas le risque dévastateur d’opposer aux électeurs un effet d’appareil : ce serait faire le lit pour le candidat nominé par le parti républicain.

Le facteur d'éligibilité

Deux impressions dominent aujourd’hui après le débat Clinton-Sanders. Tout d’abord, Hillary Clinton ne peut plus avancer son facteur d’ «éligibilité » comme elle l’a fait depuis le début de sa campagne. Les victoires répétées de Sanders lui ont pleinement conféré sa crédibilité à briguer la nomination du parti démocrate et l’élection présidentielle, et les sondages le donnent vainqueur face à Donald Trump, en novembre. Ensuite, Clinton a fait le plein auprès des électeurs Afro-Américains, et elle se dirige désormais vers des terres où cet appui massif – au-delà des 80 pour cent – n’aura plus d’effet notable, à l’exception, peut-être, de Chicago, où la « machine » Obama est installée.

"Deporter in Chief"

Mais surtout, Clinton commence à enregistrer les répercussions de sa volte-face de la mi-février, lorsqu’elle a décidé de réorienter sa campagne pour se revendiquer avec insistance de l’héritage Obama, prête à offrir à l’Amérique un « troisième mandat » du président sortant. Elle n’a pas évalué que cette Amérique n’en veut pas. C’était particulièrement apparent hier soir, à travers les questions des journalistes et celles des spectateurs présent au collège de Miami-Dade.

 

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