11.03.2016 - Pourquoi la France ne lèvera pas les sanctions contre la Russie

Lors de la séance de questions au Gouvernement de ce 8 mars, Thierry Mariani, député des français de l'étranger, a demandé au Gouvernement français de défendre les intérêts nationaux devant les structures de l'UE et de voter contre la prolongation des sanctions européennes contre la Russie, l'exécution des accords de Minsk ne dépendant pas d'elle. La réponse fut simplement affligeante, creuse, à l'image de la diplomatie de notre pays aujourd'hui.

Le député T. Mariani relance le débat sur les sanctions adoptées par l'UE contre la Russie, défendant ainsi les intérêts des entrepreneurs français. Voir sur son site la question et la réponse. Le positionnement est clair: les sanctions adoptées contre la Russie ont des effets désastreux sur l'économie française, surtout sur l'agriculture et leur maintien n'a aucun sens: la violation des accords de Minsk n'est pas du fait de la Russie, mais de l'Ukraine qui n'adopte pas les réformes constitutionnelles nécessaires pour garantir une pacification des relations sur son territoire. Ce que le ministre des affaires étrangères allemand a rappelé à Kiev, lors de son récent séjour. 

La question restant encore de savoir jusqu'à quand ces sanctions devront restées en vigueur, car l'instabilité politique dans laquelle tombe l'Ukraine (voir notre article ici) ne va pas s'arranger: le gouvernement n'a plus de majorité parlementaire pour gouverner, des élections générales se profilent et le système est déstabilisé par une corruption endémique bloquant même l'aide du FMI. Quelle est la responsabilité de la Russie ici aussi?

La réponse gouvernementale est simplement ahurissante d'inconsistance. En substance, non la France ne votera pas contre la prolongation des sanctions européennes, mais elle travaille activement avec la Russie à "la diplomatie des terroirs" (c'est beau et l'efficacité était flagrante au salon de l'agriculture) et à "obtenir un travail avec la Russie" (ça veut dire quoi???) ainsi qu'à l'obtention de "débouchées alternatives pour nos agriculteurs" (même si de nouveaux importateurs occupent maintenant le marché russe).

Tout cela, par ailleurs, contrevient à ce que le secrétaire d'état au commerce extérieur affirme en début d'intervention, une ou deux minutes plus tôt (il a dû oublier), en disant que la baisse du volume des relations commerciales avec la Russie est en quelque sorte naturelle, car elle est liée non pas aux sanctions européennes et aux contre-sanctions russes, mais à la baisse de la demande intérieure russe suite à la chute du marché des hydrocarbures et du cours du rouble. 

Si tel est le cas, pourquoi alors aller négocier? Et pas un mot sur la diversification du marché russe, sur le renforcement de la production intérieure? Étrange ...

 
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