09.03.2016 - Le Canada lorgne Haïti pour son retour

La volonté de réengagement du gouvernement Trudeau envers les Casques bleus pourrait s’incarner d’abord en Haïti, a appris Le Devoir. Le Canada élabore en effet un plan prévoyant de prendre le commandement de la MINUSTAH et de fournir jusqu’à 2000 soldats ou policiers.

Selon des sources diplomatiques et gouvernementales de Port-au-Prince et d’Ottawa, le Canada souhaite contribuer plus concrètement aux efforts des Casques bleus de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Le pays ne fournit à l’heure actuelle que 5 Casques bleus sur les 2370 que compte la MINUSTAH. Celle-ci comprend aussi une composante de 2376 policiers, dont environ 90 Canadiens.

Ces derniers travaillent à la professionnalisation des agents de la Police nationale d’Haïti, tandis que les soldats « contribuent à la direction et à la gestion de la mission » de l’ONU.

Le nombre de soldats et de policiers canadiens qui pourraient être déployés n’est pas fixé, mais le chiffre de 2000 a été évoqué. D’autres sources estiment qu’un millier serait plus raisonnable. Chose certaine, un tel contingent permettrait au Canada de prétendre au commandement de la force militaire, souhaite-t-on.

Règle générale, le pays ayant le plus fort contingent se voit confier le commandement de la composante militaire de la Mission, indique-t-on à la MINUSTAH. C’est le Brésil (avec le lieutenant général Ajax Porto Pinheiro) qui dirige présentement le détachement de Casques bleus. Près d’un millier (979) de soldats brésiliens sont sous ses ordres, soit 40 % de la force totale. Dix-neuf pays membres de l’ONU fournissent des troupes. Le mandat de M. Porto Pinheiro prend fin en octobre.

 

Français

Haïti serait un lieu d’atterrissage idéal pour le Canada, soulignent plusieurs personnes, notamment à cause du fait français. Le créole demeure la langue d’usage commune : seulement 15 % de la population maîtriserait parfaitement le français, dit la MINUSTAH. Mais dans les faits, la langue française permet un contact facile avec une très grande majorité de la population, de la capitale bouillante jusqu’aux villages reculés.

« Le fait pour les Casques bleus de parler français, dans un pays en partie francophone, est un élément important pour certaines fonctions particulières », confirme Sophie Boutaud de la Combe, porte-parole de la MINUSTAH.


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