07.03.2016 - L’herbicide glyphosate pourrait être interdit en Europe

Le pesticide glyphosate, principal composant du Roundup de Monsanto, est un probable cancérigène. Des associations allemandes, anglaises et françaises demandent son interdiction par l’Union européenne, qui en discutera mardi 8 mars. Reporterre révèle la proposition dilatoire de la Commission européenne.

- Berlin, correspondance

Le renouvellement de l’autorisation du glyphosate dans l’Union européenne devait être une simple formalité pour les industries chimiques. Mais à quelques jours du vote à Bruxelles, mardi 8 mars, les détracteurs de ce pesticide controversé n’entendent pas leur laisser le champ libre.

Six ONG environnementales (Global 2000, PAN Europe, PAN UK, Générations Futures, Nature et Progrès Belgique et wemove.fr) viennent de porter plainte à Berlin et à Vienne contre l’entreprise Monsanto et les deux organismes responsables de l’évaluation des risques du glyphosate en Europe : l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Institut fédéral allemand pour l’évaluation des risques (BfR).

Elles les accusent d’avoir détourné au profit des industriels les résultats d’études scientifiques, afin de démontrer l’innocuité du glyphosate, et de maintenir sa commercialisation sur le marché européen. “Le BfR et l’EFSA affirment que le glyphosate ne représente aucun danger, alors que les données scientifiques permettent, au contraire, de conclure à des risques accrus de cancer”, affirme François Veillerette, directeur de Générations Futures. “Ce n’est pas de la science, c’est de la science mâtinée de politique”, poursuit-il.

Cette plainte illustre la détermination des opposants, dans un contexte de révélations en cascade sur les dangers de l’herbicide le plus vendu au monde, classé “cancérogène probable” par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en mars 2015. Aujourd’hui, la fronde s’organise en France et en Allemagne, où les opinions publiques invoquent le principe de précaution.

Dans l’Hexagone, l’étude du professeur Gilles-Eric Seralini, publiée en septembre 2012, a lancé le débat en avançant la thèse d’une “toxicité à long terme de l’herbicide Roundup” (marque déposée du groupe Monsanto), principale source de glyphosate dans notre quotidien. Récemment, plusieurs reportages télévisés ont repris et illustré la théorie selon laquelle le glyphosate endommagerait le système nerveux et serait la cause de cancers inexpliqués, chez les enfants notamment.

En Allemagne, l’année écoulée a vu la gronde contre l’herbicide s’intensifier. En juin 2015, des chercheurs ont démontré que le lait maternel contenait des taux de glyphosate anormalement élevés. Quelques mois plus tard, alors que le BfR et l’EFSA rejetaient la classification cancérogène probable de l’OMS, 96 scientifiques internationaux ont adressé une lettre ouverte au commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis, pour l’exhorter à ne pas se fier aux “conclusions erronées” des deux organismes (lien en anglais).

 

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