06.03.2016 - Martin Lemay s’en prend au mythe anti-duplessiste

L’ancien député de Sainte-Marie–Saint-Jacques, Martin Lemay, publie l’essai À la défense de Maurice Duplessis chez Québec Amérique, un plaidoyer pour réhabiliter l’ex-premier ministre originaire de Trois-Rivières dans l’opinion populaire.

L’auteur valorise le nationalisme, la stratégie de développement économique grâce à l’investissement privé, la prudence financière et le combat contre les idées subversives de l’ex-député de Trois-Rivières, qui a été premier ministre de 1936 à 1939, puis de 1944 à 1959. Il déplore qu’aujourd’hui les gens ne retiennent de Maurice Duplessis que le fait qu’il représente la prétendue Grande Noirceur, cette période de l’après-guerre au Québec qui a été suivie par la Révolution tranquille.

Pour Martin Lemay, la plupart des analyses de la vie et de l’héritage de Duplessis ont simplement repris le discours de ses détracteurs, comme Jean Lesage, Jacques Hébert, Pierre Elliot Trudeau et Gérard Pelletier. « Ses anciens opposants sont arrivés au pouvoir après son décès, dans les années 60, rappelle l’auteur. Ils avaient pour la plupart combattu Duplessis ; il n’était donc pas question pour eux de lui faire un beau portrait ! Je ne dis pas qu’il y a eu complot, mais c’est tout comme : il y a eu unanimité pour dénoncer » cet adversaire qui venait de s’éteindre. En outre, la plupart des biographes de Duplessis ont, jusqu’à récemment, eu comme sources les seuls adversaires de celui qu’on a appelé le « Chef ». Cela traçait des portraits uniquement à charge. C’est ainsi, selon M. Lemay, « que le mythe de la Grande Noirceur, le mythe d’un dictateur, d’un régime corrompu se sont propagés et se sont rendus jusqu’à nous. »


Pour Martin Lemay, tout ce qu’on a reproché à Maurice Duplessis n’est pas faux, mais les accusations sont exagérées. Ses adversaires ont créé une légende noire grâce à la « stratégie de l’hyperbole ».

À la défense de Maurice Duplessis a pour objectif avoué d’ébranler les certitudes, le mythe. L’auteur s’en prend d’ailleurs au passage à certains historiens modernes qui reprennent l’idée que l’ex-premier ministre tenait du monstre.

Quant à la connivence entre l’Église catholique et le régime Duplessis, Martin Lemay écrit que l’Église était forte parce que les gens y étaient attachés. Dans le même ordre d’idée, il soutient que Maurice Duplessis ne pouvait pas être « si pire que ça », puisque les gens l’ont réélu à plusieurs reprises après une éclipse. Éclipse de 1939 à 1944 due à son manque de « sérieux » lors de ce premier mandat. Mais, après cette déconfiture, il est revenu au pouvoir à la suite d'une analyse politique de sa défaite pour quatre mandats successifs. Les gens savaient à qui ils avaient affaire : Duplessis représentait la stabilité, le calme et le sérieux dans les affaires publiques.

 

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