04.03.2016 - Pour Cargill, contrôlant l’alimentation mondiale, la faim justifie-t-elle tous les moyens ?

Alors que le premier ministre ukrainien prône déjà la vente des terres agricoles publiques, l'Américain Cargill, numéro un mondial de l’agroalimentaire, s'infiltre peu à peu non seulement dans nos cuisines, mais modifie discrètement la législation des pays selon ses propres besoins.

Cargill réalise un chiffre d’affaires de 120 milliards d’euros par an, soit 4 fois plus que celui de Coca-Cola et 5 fois plus que celui de McDonald’s. Son chiffre d’affaires dépasse le PIB du Brésil, estiment Stenka Quillet et Pedro Brito Da Fonseca, qui ont mené une enquête de 8 mois pour essayer de dévoiler les méthodes qui ont mené cette entreprise sur la voie du succès. Pourquoi donc ce géant alimentaire est-il si méconnu (à la différence, par exemple, du géant Monsanto) et évite-t-il toute médiatisation? Que veut-il et comment fonctionne-t-il?

Ayant partagé le monde entier en secteurs — l'Ukraine pour le blé, la Côte d'ivoire pour le cacao, le Brésil pour le soja —, cette société entend mener tous les pays du monde sur la voie qu’elle s’est choisie.

A priori, ils ne font que coopérer avec des agriculteurs qui sont libres d’accepter toutes les règles de Cargill, qui contrôle tout, à commencer par les amendements que les agriculteurs choisissent, la nourriture et les médicaments à administrer aux bêtes d’élevage et jusqu’au nombre de têtes que doivent contenir les cheptels. 

Pourtant, par exemple, pour cultiver du soja au Brésil, ils achètent des terres pour une somme dérisoire et y instaurent leurs propres règles. Le seul agriculteur qui a décidé de ne pas vendre sa terre a confié au journaliste que toute la région était morte: les gens sont partis mais n'ont pas pu trouver se reconstruire  en ville, car l'argent reçu en compensation ne suffit pas à payer les frais domestiques, ce qui bloque l’accès aux écoles et aux hôpitaux. Quant à lui, il ne peut plus cultiver le riz comme il le faisait autrefois, à cause du soja.

Selon un autre témoignage, on menace ceux qui refusent de vendre leurs terres. L'agricultrice Yvette confie qu'ils ont essayé de la tuer en l'arrosant de pétrole, de la chasser de sa propre maison. Cela fait 7 ans qu’Yvette vit sous protection policière.

 

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