02.03.2016 - Pris au piège de l’Opep, le Venezuela met son or au clou

C’est avec fierté que le Venezuela a récemment annoncé avoir signé à Doha un accord avec l’Arabie saoudite, la Russie, et le Qatar pour geler la production de pétrole, pré-requis indispensable à une remontée des cours qui permettrait enfin au petit pays d’Amérique du sud de retrouver un peu d’oxygène.

Mais la réalité est bien moins glorieuse et, pendant que son président Maduro se flattait d’avoir traité d’égal à égal avec les trois géants pétroliers (par l’intermédiaire de son ministre Eulogio del Pino), le pays continuait à se délester de son or à vil prix pour pouvoir subsister. Une situation qui ne risque guère de s’arranger quand on voit le piètre résultat de l’accord de Doha sur le prix du baril de Brent.

L’illusion a du mal à prendre. On veut bien croire que les deux principaux producteurs mondiaux (hors États-Unis) ont pu prêter une oreille attentive, et peut-être même compréhensives, aux demandes quasiment désespérées du Venezuela, mais on doute quand même fortement que l’amélioration de la situation vénézuelienne ait pesé bien lourd dans la balance. Certes, l’accord de Doha a bien débouché sur un gel de la production que demandait le Venezuela, mais on peut supposer que les problèmes rencontrés par la Russie aient été un peu plus déterminants, surtout à l’aube d’une possible offensive terrestre en Syrie dont on ne sait ni si elle va bien avoir lieu, ni même quelles pourraient en être les conséquences à court ou moyen terme. Est-il absurde d’imaginer qu’après les propos du premier ministre russe mettant en garde l’Arabie saoudite contre le risque d’une intervention armée en Syrie, le chef de file de l’Opep ait choisi d’amadouer son principal concurrent en limitant l’hémorragie pétrolière qui lui fait perdre tellement d’argent ?

Quoi qu’il en soit, pour en revenir au Venezuela, non seulement son sort ne semble pas vraiment au centre des débats (et tant mieux pour lui s’il a pu bénéficier de la mesure en ricochet de la Russie) mais le peu d’effet de l’accord de Doha sur le prix du baril n’arrange pas sa situation catastrophique. Une situation qui l’oblige, depuis un peu plus d’un an maintenant, à littéralement brader l’or national que Chavez avait mis tant d’ardeur à récupérer.

Petit retour en arrière : entre novembre 2011 et janvier 2012, alors que les prix du pétrole étaient au plus haut et lui rapportaient donc pas mal d’argent, le Venezuela (très, très mal vu à l’époque par les États-Unis) décide de rapatrier le plus possible des 211 tonnes d’or lui appartenant et qui étaient jusqu’ici réparties entre différentes grandes banques mondiales (Bank of England, JPMorgan, Barclays et Standard Chartered). L’objectif avoué de Chavez était alors d’indexer sa monnaie sur sa confortable réserve de plus de 360 tonnes d’or, éloignant ainsi son pays de ce qu’il appelait « la dictature du dollar ».

 

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