29.02.2016 - Le PQ et l'éducation, la méthode comptable : ne penser qu'à lutter contre le décrochage

Selon le Parti québécois (PQ), « La priorité doit aller à la lutte contre le décrochage scolaire ».

Évidemment, lutter contre le décrochage scolaire est important.

Mais quand va-t-on s’interroger sur la qualité de ce qui est enseigné ? D’une plus grande diversité des apprentissages ? D’une liberté scolaire accrue comme moyen d’intéresser les parents et les enfants à mieux se former ?

On a l’impression que l’important c’est de faire du chiffre sous l’œil vigilant d’un État comptable et vétilleux qui craint surtout de mal paraître dans les statistiques internationales.

On ne parle à peu près jamais des contenus (sauf pour emprunter tous les lieux communs de la gauche internationaliste, multiculturaliste, féministe et pro-LGBT). On ne se demande jamais comment restaurer la transmission culturelle, l’amour de la langue française (on ajoute sans cesse des heures d’anglais), comment faire aimer les classiques, ceux qui touchent l’âme et le cœur. Comment faire en sorte que les jeunes Québécois renouent avec le patrimoine culturel et spirituel de la civilisation occidentale. Comment s’assurer que des jeunes — pas tous bien sûr, mais une bonne proportion — puissent sortir de l’école (à 16 ans) avec une solide culture classique, un excellent français, une connaissance de l’histoire du Québec et du monde occidental avant de se spécialiser dans des domaines plus techniques. Bref, de condenser au besoin les études pour les meilleurs (oui de ne pas avoir peur de l’élitisme pour les plus méritants) et d’accorder à tous une meilleure maîtrise de leur histoire, de leur langue et de leur culture.

Nous ne pensons pas que les informaticiens, les chimistes ou les vendeurs doivent mal connaître le français (comme c’est trop souvent le cas malheureusement) et ne pas avoir une excellente culture générale. Au contraire, ils devraient les apprendre au secondaire avant de se spécialiser dans des domaines techniques au cégep et à l’université. C’était le cas en Europe il y a une génération et ce l’est encore là-bas dans une moindre mesure aujourd’hui.

À ce sujet, citons quelques passages sévères (mais sont-ils injustes ?) de l’ouvrage de Carl Bergeron, Voir le monde avec un chapeau (critique élogieuse, critique nuancée), quand il parle de la culture (ou plutôt du manque de culture) des jeunes Québécois, des professeurs de littérature dans les universités québécoises et de leur peu d’intérêt pour la transmission d’une culture plutôt que celui d’acteurs politiquement corrects qui participent goulument à la déconstruction de l’« homme blanc hétérosexuel »  :

Les adolescents en France lisent Dumas à partir de onze ou douze ans ; je n’ai pas eu, hélas, cette chance. Je suis pour ainsi dire passé directement du Journal de Québec, qu’on recevait chaque matin à la maison principale lecture de mon enfance et de mon adolescence), à La Comédie humaine de Balzac au cégep. L’initiation littéraire à l’école secondaire n’existait pas, la lecture étant une activité laissée à la discrétion de chaque élève, qui se voyait ainsi réduit à se lancer de lui-même et de façon très approximative dans la découverte d’un patrimoine la plupart du temps folklorique ou populaire.

 

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