26.02.2016 - Le doc Mailloux suggère d'éliminer la DPJ

« J'interpelle le maire Jean Tremblay afin qu'il demande une enquête approfondie sur les tenants et aboutissants de toute cette histoire d'un homme qui a fait cinq enfants à sa belle-fille. Il pourrait par le fait même démanteler la (Direction de la) protection de la jeunesse et récupérer les budgets et confier les plaintes de violence aux enfants à son corps policier. »

Le psychiatre Pierre Mailloux était bien au courant de la situation survenue au Palais de justice de Chicoutimi, lundi, alors qu'un homme a plaidé coupable à des agressions sexuelles, des voies de fait et des attouchements sexuels sur une mineure. L'individu a fait cinq enfants à la fille de sa conjointe. Le premier enfant est né alors que la mère n'avait que 17 ans. Les quatre autres sont venus au monde alors que leur maman était d'âge adulte.

L'histoire, sordide et tordue, s'est déroulée entre 1993 et 2013. La victime se trouvait alors au début de l'adolescence lorsque son beau-père a commencé à lui mettre la main sur les cuisses. Le tout s'est poursuivi jusqu'aux agressions sexuelles. Il y a même eu des relations sexuelles à trois personnes, alors que la mère de la jeune fille s'est jointe au duo.

« Plusieurs questions demeurent sans réponse dans cette affaire. Pourquoi personne des services sociaux ne s'est rendu compte de quoi que ce soit? Comment se fait-il qu'il n'y ait jamais eu de dénonciation? Ça prend une enquête approfondie pour faire la lumière là-dessus et afin de répondre aux interrogations du public », reprend le docteur Mailloux.

« Le maire pourrait même faire en sorte d'éliminer ou d'exterminer la protection de la jeunesse. Je ne veux pas leur jeter tout le blâme, mais je soupçonne que la DPJ n'a pas fait son travail depuis 20 ans dans ce dossier et pour ne pas avoir protégé ces gens durant toutes ces années. Chicoutimi pourrait devenir le fer de lance pour l'élimination de la DPJ dans tout le Québec. Le maire Tremblay pourrait ainsi récupérer les budgets de la DPJ et les réallouer à son service de police. Ceux-ci sont certainement en mesure de mener à bien les dossiers de violence aux enfants comme ils le font avec les adultes et les vieillards », ajoute-t-il.

Il n'a pas été possible de parler au maire Tremblay afin de connaître sa position sur la proposition du docteur Mailloux.


Déficience

Questionné sur ce qui a pu amener la conjointe de l'agresseur à le laisser faire et même à pousser sa propre fille dans les bras de l'individu, le psychiatre Pierre Mailloux l'explique par une déficience intellectuelle chez certains membres de la famille.

« Une personne sur 12 souffre de déficience intellectuelle au Québec. Ce sont des gens qui ont un quotient intellectuel de moins de 65. Ça les amène à faire n'importe quoi. »

« Quant à l'agresseur, il faudra qu'il soit très bien évalué à sa sortie de prison, car les risques de récidive seront toujours présents. Car pour faire ça, il faut être un taré au plan psychologique », a conclu le docteur Mailloux.

Par ailleurs, même si plusieurs personnes s'interrogent sur le fait qu'aucune accusation n'ait été portée contre la conjointe de l'agresseur, la procureure en chef du Directeur des poursuites criminelles et pénales, Me Claudine Roy, ne pouvait en dire plus pour le moment.

« Étant donné que le dossier est pendant devant le tribunal, nous allons réserver nos commentaires à la conclusion du dossier », a indiqué Me Roy.

 

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