24.02.2016 - « Vous avez aimé la loi sur les faillites bancaires ? Vous allez adorer celle sur la faillite des États !! »

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

C’est un article d’il y a une semaine de notre ami Ambrose Evans-Pritchard du Telegraph de Londres – que je considère, et vous le savez, comme l’un des meilleurs pour ne pas dire le meilleur journaliste européen à l’heure actuelle – que je voulais évoquer aujourd’hui.

Une fois n’est pas coutume, il nous lève donc un lièvre et de taille concernant la dernière idée lumineuse germanique, à savoir la mise en place d’une législation sur les faillites des États qui serait écrite sur le modèle de celle de la faillite des banques.

Petite explication technique sur les “bail-in”!

Ne fuyez pas !! Restez avec moi, vous allez voir comme à chaque fois c’est beaucoup plus simple en vrai, une fois décryptées toutes ces méchantes terminologies.

Un “bail-in” c’est intraduisible en français !

Disons que le “bail-in est une pratique financière qui impose à certains créanciers d’une banque en difficulté (y compris parfois de simples clients épargnants) une diminution du montant des créances qu’ils possèdent sur l’établissement de crédit ou une conversion de celles-ci en actions de capital. Le bail-in permet ainsi aux banques de se recapitaliser en cas de crise”.

À ne pas confondre avec le bail-out, qui désigne le renflouement d’une banque par un État (comme lors de la crise de 2008).

Afin de ne pas mettre les États en faillite en cas de faillite de banque, l’idée des dirigeants européens est justement de faire des bail-in et pas des bail-out !

J’espère que maintenant c’est un peu plus clair.

La loi, de 159 pages très exactement, sur les “bail-in” bancaires (dont j’ai consacré une lettre entière de STRATÉGIES à son explication) a donc pour objectif de répartir les pertes d’une banque en faillite et décrit avec précision justement ces modalités, stipulant que les épargnants entre autres seront mis à contribution.

Cette loi sur les réductions de créances bancaires change effectivement la donne en ce qui concerne la sécurité de vos dépôts en cas de faillite de votre banque. Vous trouveriez sans doute les choses pas drôles, vous regretteriez de ne pas avoir débancarisé, de ne pas avoir d’or et d’avoir si longuement hésité pour votre maison à la campagne…

C’est quoi un bail-in pour les obligations d’État ?

C’est la même chose que pour une banque qui ferait faillite mais pour un État qui ferait faillite. L’idée c’est de faire une loi qui, là encore, décrit les modalités avec précision des pertes qui seront imposées aux créanciers de cet État en faillite, tout en sachant qu’un créancier de l’État peut être un fournisseur par exemple qui n’a pas encore été payé, ou un fonctionnaire à qui l’État doit un salaire, un retraité à qui l’État doit une pension, ou un épargnant qui a placé son argent en… obligations d’État à travers par exemple, au hasard, un contrat d’assurance vie!

En vertu de ce nouveau régime, les détenteurs d’obligations pourraient subir des pertes en cas de nouvelle crise sur la dette souveraine d’un pays avant que ce pays ne puisse avoir recours au mécanisme de sauvetage de la zone euro, le MES, dont tout le monde a oublié l’existence !

L’idée est logique puisque le MES est voué à l’échec !

Il va falloir faire appel à votre mémoire, car le MES c’était quand tout le monde avait peur que l’euro explose. Nous étions en 2011 et l’or était à 2 000 dollars l’once. Sarkozy était président et sauvait l’Europe ainsi que le monde à chaque sommet de la dernière chance.

L’idée “brillante” (c’est ironique) du MES consistait à dire que des pays européens surendettés s’endettaient encore plus pour mettre de l’argent qu’il n’avait pas dans un fonds commun appelé MES pour aller sauver des pays carrément en faillite…

J’ai toujours, depuis 5 ans, donné toujours la même et unique définition du MES, à savoir, donc, un machin évidemment voué à un échec retentissant. Pas parce que le MES serait contre mon idéologie mais tout simplement parce qu’il fonctionne exactement comme je l’ai dit un peu plus haut.

 

Lire la suite sur Insolentiae, depuis The Telegraph

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