23.02.2016 - La moitié des Russes veulent un retour au système soviétique

L’idéologie conservatrice dominante tisse un lien logique entre la gouvernance soviétique et le régime actuel de Vladimir Poutine. Jeunes et vieux adhèrent massivement

Une majorité de Russes (52%) désire un retour à l’économie planifiée soviétique, révèle un sondage publié la semaine dernière par le Centre Levada. Jamais ils n’avaient été aussi peu (26%) à se satisfaire du modèle fondé sur la propriété privée et l’économie de marché. Les 22% restant ne se prononcent pas. Quant au modèle politique, 37% préfèrent le soviétisme, 23% le système actuel et 13% seulement (du jamais vu) optent pour la «démocratie sur le modèle occidental». 8% veulent un autre modèle (non défini) et 19 ne se prononcent pas.

Si le modèle soviétique a le vent en poupe, ce n’est pas uniquement à cause de la crise économique qui plonge le pays dans la récession depuis deux ans. Dans les médias dominants, contrôlés par le pouvoir, l’époque soviétique n’est présentée que sous ses aspects positifs, culminants avec le triomphe de l’Armée rouge sur Hitler. Une période de stabilité, de grandeur internationale et d’exploits scientifiques.

 

Le retour du culte de Staline

L’URSS n’a jamais disparu des cœurs, car sa dissolution de 1991 a été suivie d’une brutale chute du niveau de vie des Russes. Le Kremlin s’est gardé d’effacer les symboles du passé. Les statues de Lénine occupent toujours la place centrale des villes et villages. Le culte de Staline refait surface, des bustes lui sont érigés, des éloges lui sont adressés par des personnalités médiatiques. Le ministre de la Culture, Vladimir Medinski, promeut activement la peinture réaliste socialiste et a ouvert en grande pompe ce mois-ci une exposition consacrée au portraitiste préféré de Staline.

En toute logique, la nostalgie de l’URSS domine chez les plus de 70 ans. «Le système soviétique était plus juste et les rapports humains plus sains, explique Lidia Antonova, 67 ans, comptable à la retraite, recevant Le Temps dans son petit deux pièces d’un immeuble vétuste et éloigné du centre de Moscou. «Il n’y avait pas tous ces oligarques et ces bandits qui volent en toute impunité. On vivait chichement, mais on savait ce qui nous attendait le lendemain. On se sentait protégés», explique-t-elle dans sa cuisine, où la télévision est allumée en permanence.

 

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