21.02.2016 - Carnaval de Rio entre mixité et élitisme, protestantisme et métissage idéologique

Sur les chars et dans le défilé, toutes les couleurs de peau, tous les âges, toutes les classes sociales et toutes les morphologies sont confondus dans la joie et la samba. Demandez à n'importe quel Brésilien, il vous dira que le Carnaval est le moment de l'année où l'on oublie tous les problèmes et où l'on prône la mixité. Malheureusement, cela ne se vérifie pas dans les gradins.

Badges de différentes couleurs, tee-shirts à la gloire des partenaires, pour les spectateurs du Sambodrome, le mélange n'est pas roi. Ce n'est pas pour déplaire à Fernando et Lucia. Pour profiter du "plus grand spectacle du monde" ils choisissent toujours les places appelées les "camarotes". Ces dernières sont les places de grand luxe. Impossible à envisager pour la grande majorité des Brésiliens, elles disposent du plus grand confort. Bonne visibilité, nourriture et boisson à volonté, tout y est. "On est conscient qu'il y a ici plus de pouvoir d'achat au mètre carré que partout ailleurs. Mais c'est agréable de sentir qu'autour de soi, c'est élitiste", explique Fernando. "Cela fait plus de dix ans que nous sommes invités par nos partenaires dans ces places. On a même défilé pas mal de fois. C'est toujours un grand bonheur", complète Lucia. Le couple travaille et possède des restaurants, leurs fournisseurs disposent de camarotes entiers à leur effigie. Ces grandes entreprises incitent leurs partenaires à acheter des places dans leurs tribunes privées. C'est ce qu'ont fait Fernando et Lucia  pour la somme de 12 500 reais la nuit, par personne [ndlr : 2 800 euros par p/nuit]. Et à présent, ils portent fièrement le tee-shirt rouge de la société brésilienne.

Non loin de là, Carolina, elle aussi dans son haut rouge, discute devant la discothèque réservée aux camarotes. A 19 ans, la jeune mannequin a également été invitée par son agence. "Je sais que le Carnaval symbolise le rassemblement, alors oui, je pense que les places ne devraient pas être organisées comme cela. Mais nous vivons dans une société capitaliste, ce sera toujours ainsi." Le fatalisme de la jeune femme est partagé par presque tous les Brésiliens. "Évidemment, j'apprécie le confort de ma tribune aujourd'hui... mais je n'aurais rien contre revenir au Sambodrome en classe populaire. Le spectacle doit être fantastique en tous les cas", sourit-elle.

 

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