18.02.2016 - La Russie de Poutine construit une église orthodoxe en plein coeur de Paris

À la mi-mars, nous pourrons admirer les cinq coupoles dorées de la future bâtisse. Jean-Michel Wilmotte, l'architecte qui pilote le projet, s'exprime en exclusivité

Dans un mois, Vladimir Poutine va définitivement s'installer sur les quais de Seine. Ce projet aussi architectural que politique a été piloté par le Kremlin. Pour le site, on peut difficilement faire mieux. On est au bord de l'eau, entre les Invalides et la tour Eiffel. C'est donc là, à mi-mars, qu'à bord de trois convois exceptionnels les cinq dômes de l'église vont être acheminés depuis la Bretagne où ils ont été moulés. Cela s'est déroulé à Vannes dans la société Multiplast, qui d'habitude fait des bateaux multicoques dans ses ateliers. Ceux-là étaient trop petits.

Le plus grands des cinq dômes mesure 17 mètres. À Paris, des grues vont poser un à un les bulbes sur les cinq coupoles en béton déjà construites. Mais c'est en juin, quand lors du démontage des préfabriqués de chantier qui masquent la construction, qu'on va vraiment découvrir le nouveau bâtiment dans le paysage de Paris. "Attention au choc !", prévient sur RTL l'architecte star Jean-Michel Wilmotte, qui réalise le projet. "Le jour où on va enlever ce baraquement, il va y avoir une découverte invraisemblable. Aujourd'hui les personnes qui passent devant régulièrement me disent : 'Ah les bulbes son petits, ce sont de toutes petites coupoles !' ce qu'ils ne savent pas c'est que par-dessus il y en aura une de 17 mètres", lance-t-il.

Polémique en vue

Mais il n'y a pas que la cathédrale. Le complexe comprend également un centre culture et une école franco-russe. Jean-Michel Wilmotte a conçu des lieux moins ostentatoires que le premier projet d'un autre architecte qui a été rejeté par Bertrand Delanoë. Il créé une rue piétonne arborés entre les différents bâtiments qui va mener au palais de l'Alma, autrefois caché. Il a conseillé aux autorités russes de dorer les coupoles à la feuille d'or mat et pas brillant, pour éviter qu'on est l'impression de voir la place Rouge depuis le pont de l'Alma.

Cela dit, ont voit mal comment on va éviter la polémique. "Ah, c'est sûr qu'on va être gâté", nous dit Jean-Michel Wilmotte, qui ne cache pas son enthousiasme pro-russe et qui regrette "qu'on caricature Vladimir Poutine en France". L'architecte français n'est pas allé présenter les maquettes directement au président russe à Moscou, mais des émissaires du Kremlin viennent régulièrement à Paris visiter le chantier. Les anti-Poutine l'ont déjà baptisé "la cathédrale Saint-Vladimir". En fait, l'église sera très probablement dédiée à la Sainte-Trinité.

Inauguration mi-octobre

Que signifie politiquement cette église russe en plein Paris ? C'est clairement une marque de l'affirmation de la puissance russe. "Cette construction est à visée uniquement diplomatique", explique Nicolas Kazarian, chercheur à l'Iris. "Le nombre de croyants orthodoxes russe en France est minime par rapport à la visibilité de cette Eglise qui, elle, sera maximale", dit-il.

L'inauguration est programmée à la mi-octobre. Vladimir Poutine est attendu. Avec François Hollande ? "C'est possible", dit-on à l'Élysée. Le président français a annulé la vente des Mistral à la Russie. Mais ce projet d'église, lui, n'a pas été affecté par la crise franco-russe. Pour éviter de couper tous les ponts avec Moscou. La France a donc coulé la vente des Mistral, mais elle a gardé les bulbes dorés.


Source : RTL

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